Le Japon et la Corée du Nord sont convenus jeudi de relancer des discussions au niveau gouvernemental entre les deux pays, a indiqué une responsable japonaise.

La décision a été prise par des diplomates des deux pays en marge d'une réunion de représentants des Croix rouges japonaise et nord-coréenne à Shenyang, en Chine mercredi et jeudi, a indiqué la même officielle des Affaires étrangères japonaises.

«Ils se sont mis d'accord pour prendre les dispositions en vue d'une reprise des consultations au niveau des gouvernements», a-t-elle déclaré à l'AFP.

Les dernières discussions à un tel niveau remontent à novembre 2012. Elles auraient dû normalement se poursuivre à Pékin en décembre suivant mais avaient été abruptement annulées par le Japon en raison de l'annonce par Pyongyang du lancement prochain d'une «fusée».

En avril 2013, Pyongyang avait fait monter la tension en menaçant Tokyo du «feu nucléaire» pour avoir déployé des batteries antimissiles afin de détruire tout missile nord-coréen qui menacerait son territoire.

Et en février dernier, le régime nord-coréen était allé jusqu'à qualifier le Premier ministre japonais Shinzo Abe de «Hitler asiatique», en l'accusant d'expansionnisme militaire et de vues révisionnistes sur le passé du Japon durant la dernière guerre.

Toutefois, des représentants des Croix Rouges du Japon et de la Corée du Nord ainsi que des responsables des deux pays ont finalement recommencé à se rencontrer le 4 mars dernier, notamment pour évoquer la question des visites de citoyens nippons sur les tombes de parents décédés en Corée il y a des dizaines d'années.

Les deux pays n'entretiennent pas de relations diplomatiques. Tokyo insiste pour que soit résolue la question des enlèvements de citoyens japonais par la Corée du Nord durant la Guerre froide, que Pyongyang forçait ensuite à enseigner la langue et la culture nippones à ses espions.

Pour le Japon, c'est un des obstacles essentiels à la normalisation des relations entre les deux pays après des décennies de défiance.

La Corée du Nord affirme que le problème des enlèvements (13 selon Pyongyang) a déjà été résolu avec le retour de cinq des détenus et l'annonce que les huit autres étaient morts. Mais Tokyo, qui évalue à 17 au moins le nombre des kidnappés, ne se satisfait pas de ces explications livrées sans preuves.

Les essais nucléaires et les tests réguliers de missiles par Pyongyang constituent d'autres importants freins au rapprochement des deux pays.

De son côté, Pyongyang estime que le Japon doit encore des compensations et des excuses pour son occupation de la péninsule coréenne avant et pendant la guerre.