Les recherches pour localiser le Boeing 777 de la Malaysia Airlines couvrent une zone plus vaste que l'Australie, ont annoncé mardi les autorités malaisiennes.

«La zone de recherche totale est désormais de 2,24 millions de milles nautiques carrés (7,7 millions km2)», a déclaré le ministre malaisien des Transports, Hishammuddin Hussein, lors d'une conférence de presse.

L'Australie a une superficie d'environ 7,6 millions km2.

Les opérations lancées pour retrouver le Boeing disparu depuis le 8 mars s'étendent de l'Asie centrale, en passant par les régions du Xinjiang et du Tibet dans l'est de la Chine, au sud de l'océan Indien.

«C'est une énorme zone de recherche. Et c'est une mission que la Malaisie ne peut accomplir seule», a poursuivi M. Hishammuddin.

Les recherches dans l'océan Indien couvrent 600 000 km2 autour d'un point situé à environ 3000 km au sud-ouest de la ville de Perth, sur les côtes occidentales de l'Australie.

«Ces recherches vont être difficiles (...). C'est une aiguille dans une botte de foin», a prévenu John Young, chef des opérations de l'Autorité de sécurité maritime australienne.

«Cela prendra au moins quelques semaines», a-t-il ajouté.

Pas moins de 26 pays, dont les États-Unis, la Chine et la France, participent d'une façon ou d'une autre aux efforts entrepris depuis près de 11 jours.

Le Boeing 777 de Malaysia Airlines, avec 239 personnes à bord, dont deux tiers de Chinois, a disparu le 8 mars des écrans radars civils une heure après son décollage de Kuala Lumpur et reste depuis introuvable.

L'avion a dévié de son plan de vol initial consécutivement à un acte «délibéré» commis par des personnes aux commandes de l'appareil, selon les autorités malaisiennes.

Disparition du vol MH370: le film des événements

SAMEDI 8 MARS 

Le vol MH370 décolle de Kuala Lumpur à 0 h 41 (12 h 41 vendredi, heure de Montréal) avec 239 personnes à bord, dont 227 passagers, en direction de Pékin.

Le contrôle aérien perd le contact avec l'avion à 1 h 30.

Le Vietnam affirme que l'avion s'est volatilisé dans son espace aérien et lance une opération de recherches.

Dans la soirée, Hanoi signale que ses avions ont repéré deux larges traînées de carburant.

Les autorités malaisiennes révèlent que deux passagers à bord de l'avion ont embarqué avec des passeports européens volés en Thaïlande.

DIMANCHE 9 MARS

La Malaisie affirme enquêter sur une piste terroriste, sans exclure les autres. Le FBI américain envoie des agents.

L'avion semble avoir fait demi-tour, ou effectué un virage vers l'ouest, sans raison apparente.

Un avion vietnamien repère de possibles débris de l'avion. Là encore, fausse piste.

LUNDI 10 MARS

La Chine, inquiète pour ses 153 ressortissants se trouvant à bord de l'avion, demande à la Malaisie d'intensifier les recherches.

Les analyses d'une nappe de carburant à mi-chemin entre les côtes malaisiennes et vietnamiennes révèlent qu'il ne provenait pas de l'avion.

Les États-Unis envoient un second destroyer sur zone. Les experts de Boeing rejoignent les secours.

MARDI 11 MARS

La Chine annonce le redéploiement de dix satellites à haute résolution.

La zone de recherches comprend désormais une partie de la péninsule malaisienne, les eaux sur son littoral occidental, dans le détroit de Malacca.

MERCREDI 12 MARS

La Malaisie annonce l'extension des recherches en mer Andaman, à des centaines de kilomètres à l'ouest du plan de vol de l'avion.

La Chine annonce qu'un de ses satellites a détecté trois «larges objets flottants» en mer de Chine orientale. Nouvelle fausse piste.

VENDREDI 14 MARS 

La Maison-Blanche cite «de nouvelles informations orientant les recherches vers l'océan Indien.

Plusieurs médias américains affirment que le Boeing 777 a continué de transmettre un signal automatique pendant plusieurs heures après avoir disparu des radars, suggérant que l'avion a continué de voler.

SAMEDI 15 MARS

Les communications de l'avion ont été désactivées, le changement de trajectoire est l'oeuvre d'«une action délibérée» et l'appareil a continué de voler près de sept heures, annonce le premier ministre malaisien Najib Razak.

DIMANCHE 16 MARS

Les logements des deux pilotes sont perquisitionnés. Le simulateur de vol possédé à titre privé par le commandant de bord Zaharie Ahmad Shah est saisi et examiné.

L'Inde suspend ses recherches dans le golfe du Bengale, à la demande de la Malaisie, une annonce qui semble accréditer la thèse que les recherches vont surtout se concentrer sur le sud de l'océan Indien.

Quelque 26 pays participent désormais aux recherches. La France envoie trois enquêteurs spécialisés, du Bureau d'enquêtes et d'analyses pour la sécurité de l'aviation civile (BEA).

LUNDI 17 MARS

À Washington, le président de la commission de Sécurité intérieure à la Chambre des représentants, Michael McCaul, estime que les informations des derniers jours «mènent au cockpit».

«Il s'est passé quelque chose avec le pilote», dit-il à la chaîne de télévison Fox News, émettant l'hypothèse que l'avion ait été détourné et caché pour servir plus tard de «missile de croisière».

Les autorités malaisiennes affirment que les derniers mots reçus par la tour de contrôle «All right, good night» (Eh bien, bonne nuit) ont été prononcés par le copilote, dans le même intervalle où deux systèmes de communication essentiels de l'avion étaient délibérément désactivés.

MARDI 18 MARS

La Chine affirme n'avoir trouvé aucun élément susceptible d'impliquer l'un de ses ressortissants et annonce lancer des recherches sur son territoire.

L'Australie, chargée des opérations dans le sud de l'océan Indien, évoque «une aiguille dans une botte de foin» et affirme qu'il lui faudra «des semaines» pour ratisser la zone.

Des enquêteurs américains cités par le New York Times avancent que le changement de cap de l'avion a été effectué via un code informatique vraisemblablement programmé par une personne dans le cockpit grâce au système de gestion de vol (FMS), logiciel utilisé par les pilotes.

La zone de recherche s'étend désormais sur quelque 7,7 millions de km2, plus que la superficie de l'Australie.