La Malaisie a étendu vendredi la zone de recherche déjà immense du Boeing de Malaysia Airlines, qui s'est volatilisé il y a près d'une semaine, et a reconnu n'avoir toujours aucune idée du sort de l'appareil.

«L'appareil n'a toujours pas été retrouvé et la zone de recherche a été étendue», a déclaré à la presse le ministre malaisien des Transports, Hishammuddin Hussein. «Avec nos partenaires internationaux, nous étendons nos recherches vers l'Est en mer de Chine méridionale, et vers l'Ouest dans l'Océan indien».

Il a indiqué ne pas avoir de nouvelles pistes sur ce qui a pu se passer dans la nuit de vendredi à samedi dernier, lorsque le Boeing a disparu des radars une heure après avoir décollé à minuit 40 de Kuala Lumpur, à destination de Pékin.

Des médias américains, citant des enquêteurs eux aussi américains, affirment que le vol MH370, avec 239 personnes à bord, a continué de transmettre un signal automatique pendant quelque quatre heures après avoir disparu des radars. Les systèmes de transmission ont régulièrement cherché à se connecter à un ou plusieurs satellites relais, selon ces mêmes sources.

«Nous ne voulons pas commenter des déclarations que des responsables anonymes auraient faites dans les médias», a déclaré le ministre malaisien. «Nous ne souhaitons rien d'autre que de retrouver l'avion aussi vite que possible. Mais les circonstances nous ont poussés à élargir notre zone de recherches».

Les recherches ont été étendues car aucun indice n'a été trouvé dans la zone scrutée depuis près d'une semaine, à savoir à l'est et à l'ouest autour de la péninsule malaisienne, a indiqué Hishammuddin Hussein.

La Marine indienne a annoncé vendredi avoir étendu sa zone de recherches depuis les îles Andaman et Nicobar en direction du golfe du Bengale, plus à l'ouest de l'océan indien.

Six navires et cinq avions indiens participent maintenant aux recherches.

La nouvelle zone de recherches se trouve à quelque 900 kilomètres à l'ouest de Port Blair, le chef-lieu des Andaman et Nicobar, selon un communiqué des autorités navales indiennes.

Un porte-parole de la Marine indienne a indiqué à l'AFP que la zone avait été étendue à l'ouest à la demande des autorités malaisiennes, mais que navires et avions n'étaient pas encore sur les lieux.

Un navire américain l'USS Kidd et un avion de surveillance, un P-8 Poseidon, faisaient route vendredi vers la mer d'Andman et le golfe de Bengale pour se joindre aux recherches, à la demande de la Malaisei, a annoncé le Pentagone.

La Maison-Blanche a qualifié ces informations de «pas nécessairement concluantes, mais nouvelles».

Les autorités malaisiennes, critiquées pour leur gestion jugée chaotique de cette crise, ont à nouveau souligné le caractère exceptionnel de la disparition du vol MH370.

«Ce n'est pas une enquête ''normale''». Dans cette affaire, les informations dont nous disposons nous poussent à chercher de plus en plus loin».

Échiquier et terrain de football 

«Je ne me souviens pas d'une autre affaire de ce type, où l'on disposait d'aussi peu d'indices sur ce qui s'est passé», déclare Ravikumar Madavaram, expert en aérospatiale au cabinet de consultants Frost & Sullivan Asia Pacific.

Les recherches s'étaient d'abord concentrées dans un premier temps en mer de Chine méridionale, à l'est de la Malaisie, le long de la route que devait emprunter le Boeing 777. La dernière position connue était à mi-chemin entre les côtes de Malaisie et du Vietnam.

Avec l'extension vers l'Océan indien, la troisième mer la plus vaste au monde dotée d'une profondeur moyenne de presque 3900 mètres, la zone à balayer est immense.

C'est comme passer d'«un échiquier à un terrain de football», a indiqué sur CNN le commandant William Marks, de la 7e flotte américaine. La Marine américaine continue d'opérer sous la coordination de la Malaisie, a ajouté le militaire.

En raison de l'orientation des recherches vers l'Océan indien, très loin de ses côtes, le Vietnam a ramené de cinq à trois le nombre de ses avions déployés.

Fausses pistes, informations contradictoires et rumeurs les plus folles ont émaillé les recherches du Boeing 777, dont la disparition mystérieuse déroute experts et autorités.

Les tentatives d'explication vont de l'explosion à bord au détournement, en passant par de graves problèmes techniques, la frappe d'un missile, voire le suicide du pilote. Le Boeing 777 est l'un des appareils les plus sûrs au monde.

«Il y a tellement d'histoires qui circulent. Ce matin, un homme m'a assuré que l'avion avait atterri en Afrique», déclare Subramaniam Gurusamy, un Malaisien de 60 ans dont le fils était à bord. «Comment vais-je expliquer à mes petits-enfants que personne ne sait où est leur père?».

Si l'avion s'est abîmé en mer, il s'agirait de la catastrophe aérienne la plus meurtrière d'un avion de ligne depuis 2001, date de l'accident d'un Airbus A300 d'American Airlines qui avait fait 265 morts aux États-Unis.