Trois proches associés de la fille aînée du président Islam Karimov désormais en disgrâce, Goulnara Karimova, ont été arrêtés dans le cadre d'une enquête pour fraude, a indiqué mardi à l'AFP une source au sein du Parquet.

«Les responsables des sociétés Terra Group, Prime Media et Gamma Promotion - Roustam Madoumarov, Gayane Aviakyan et Ekaterina Kliouïeva - ont été arrêtés et sont actuellement en détention», a déclaré cette source au Parquet général, qui a requis l'anonymat.

Lundi soir, le Parquet avait indiqué dans un bref communiqué que ces trois personnes comparaissaient dans le cadre d'une enquête pour «évasion fiscale et dissimulation de devises étrangères», sans plus de détails.

Les trois sociétés appartiendraient en réalité à Goulnara Karimova et seraient dirigées par ses associés.

L'un d'eux, Roustam Madoumarov, serait selon certaines informations de presse son mari. Il aurait été arrêté lundi dans l'appartement de Mme Karimova.

Le nom de Gayane Aviakyan est pour sa part apparu dans des médias occidentaux l'an dernier dans le cadre d'une enquête pour blanchiment d'argent et corruption au sein des activités ouzbèkes de l'opérateur télécoms finno-suédois TeliaSonera. Cette affaire a mené à la démission du directeur général du groupe puis au licenciement de quatre cadres.

Des enquêtes pour blanchiment d'argent liées à des associés de Mme Karimova sont aussi en cours en France et en Suisse, selon des informations de presse.

Mme Karimova, une quadragénaire aux multiples activités allant des cosmétiques à la mode en passant par la chanson, est récemment tombée en disgrâce, alors qu'elle était jusqu'alors considérée comme une possible prétendante à la succession de son père, le président Islam Karimov, au pouvoir depuis 1991.

Les déboires ne cessent de s'accumuler pour elle ou ses proches. En octobre 2013, trois chaînes de télévision privées qu'elle contrôlait ont dû cesser leurs activités à la demande des autorités, et plus d'une dizaine de boutiques de vêtements occidentaux à Tachkent qu'elle ou ses partenaires détenaient ont été fermées en raison d'accusations d'évasion fiscale.