La dirigeante de l'opposition au Bangladesh, Mme Khaleda Zia, a accusé mardi le gouvernement de «terrorisme d'État», affirmant que plus de 240 opposants ont été tués en un mois, notamment pendant les élections législatives.

Mme Zia, qui a été première ministre à deux reprises et qui dirige le Bangladesh Nationalist Party (BNP), a déclaré que les forces de l'ordre étaient responsables des morts et de la disparition forcée de certains de ses partisans.

Elle a ajouté que son parti avait recueilli des éléments sur les incidents qui se sont produits entre le 26 décembre et le 27 janvier et qui se sont soldés par l'arrestation de quelque 29 262 opposants.

«Selon les informations recueillies au siège du BNP, en un mois 242 militants et responsables de l'opposition ont été tués tandis que 60 autres ont été victimes de disparitions forcées», a déclaré Mme Zia aux journalistes.

«Les assassinats, les disparitions forcées et la torture à l'encontre de travailleurs de l'opposition et de dirigeants sont devenus monnaie courante», a-t-elle souligné.

«J'exhorte le gouvernement à mettre fin à ce terrorisme d'État», a ajouté Mme Zia.

Ces déclarations suivent celles du principal parti islamiste, allié au BNP, Jamaat-e-Islami, selon lequel au moins 59 militants de l'opposition provenant pour la plupart de ses rangs ont été tués.

La première ministre Sheikh Hasina a lancé une répression contre les auteurs des troubles déclenchés par l'opposition, après avoir remporté les élections législatives du 5 janvier, marquées par de sanglantes violences et le boycottage de l'opposition.

Selon la police, le nombre total de morts dépasse à peine la douzaine et la plupart des victimes ont été tuées au cours d'affrontements avec les forces de l'ordre qui ont tiré pour se défendre.

Un militant des droits de l'homme, qui n'a pas voulu être identifié, a indiqué que les forces de l'ordre visaient les militants de Jamaat et du BNP et allaient jusqu'à démolir leurs maisons à l'aide de bulldozers.

Mme Zia a aussi qualifié d'«illégal» le gouvernement en place, affirmant que la Ligue Awami, la formation de sa rivale Cheikh Hasina Wajed, n'avait recueilli que 5 % des voix aux élections. La commission électorale a estimé de son côté la participation à 40 %.

La dirigeante de l'opposition a renouvelé ses appels à la mise en place d'un gouvernement neutre chargé d'organiser de nouvelles élections.