Le gouvernement indien a lancé une enquête sur des accusations d'espionnage d'un proche du dirigeant de l'opposition, Narendra Modi, donné gagnant par les sondages lors des élections nationales de 2014.

Cette annonce, faite jeudi soir, est intervenue quelques heures après le rejet par un tribunal indien de poursuivre Narendra Modi pour son rôle controversé dans les émeutes religieuses de 2002, lors desquelles 2000 personnes avaient trouvé la mort.

Narendra Modi, chef du gouvernement local de l'État du Gujarat (ouest), a été désigné comme candidat aux élections nationales par sa formation, le Bharatiya Janata Party (BJP), parti hindou nationaliste d'opposition. Les élections doivent se tenir avant mai 2014.

Jeudi soir, le gouvernement, mené par le parti du Congrès, l'autre grand parti du pays, «a approuvé la proposition de mettre en place une commission d'enquête (...) pour examiner des actes présumés de surveillance dans les États du Gujarat, d'Himachal Pradesh et de la capitale de Delhi, qui se sont déroulés sans autorisation», a indiqué un communiqué.

Cette décision a provoqué l'indignation du BJP, qui l'a qualifiée de «chasse aux sorcières».

Des sites de journalisme d'investigation ont indiqué avoir reçu 267 enregistrements audios de conversations téléphoniques dans lesquelles un proche de Modi, membre de son gouvernement local au Gujarat, demande à la police de surveiller une femme, pour le compte de son «saheb» (un terme respectueux en hindi qui signifie le patron).

Le nom de Modi n'est pas prononcé.

Narendra Modi a axé sa campagne sur sa volonté de mettre en place un gouvernement propre et efficace, misant sur l'usure du parti du Congrès, au pouvoir depuis 2004 et dont la réputation est entachée par plusieurs scandales de corruption.

Le gouvernement du premier ministre Manmohan Singh est par ailleurs confronté à une économie au ralenti et des réformes qui patinent.

Le candidat du Gujarat doit de son côté affronter les attaques sur son rôle en 2002 dans les émeutes meurtrières qui ont ébranlé son État. Son inaction lui a été reprochée dans ces émeutes qui ont fait 2000 morts, essentiellement des musulmans.