Cinq personnes sont mortes lundi au Bangladesh lors de heurts entre la police et des militants islamistes protestant contre la récente pendaison d'un leader islamiste pour des crimes de guerre.

Des activités du premier parti islamiste d'opposition Jamaat-e-Islami ont attaqué les forces de police à coups de bombes et d'armes artisanales dans le district de Satkhira (sud), selon la police.

«Nous avons tiré pour assurer notre défense», a dit le chef adjoint de la police du district Kazi Moniruzzaman à l'AFP.

Cinq personnes sont mortes dans ces heurts, a confirmé un responsable de l'administration locale Anwar Hossain à l'AFP, le quotidien Prothom Alo assurant qu'il s'agit de militants du Jamaat.

Une nouvelle vague de violences, faisant 30 morts, a déferlé sur le Bangladesh depuis l'exécution jeudi du leader islamiste Abdul Quader Molla, dirigeant du Jamaat-e-Islami, pendu pour des crimes commis pendant la guerre d'indépendance de 1971. Ce lundi est un jour férié lundi pour marquer la victoire sur les forces pakistanaises dans cette guerre.

La pendaison du leader islamiste est la première exécution d'un des condamnés à mort par un tribunal controversé mis en place au Bangladesh pour juger les crimes de guerre commis en 1971.

À la tête d'une milice pro-pakistanaise qui combattait l'indépendance du pays, Abdul Quader Molla a été reconnu coupable de viols et du meurtre de plus de 350 civils non-armés.

Molla est l'un des cinq responsables politiques condamnés à mort par le Tribunal international des crimes (ICT), baptisé ainsi en dépit de l'absence de toute supervision de son fonctionnement par les institutions internationales et très controversé.

Le Jamaat-e-Islami accuse le pouvoir d'avoir créé ce tribunal avec des arrière-pensées politiques, la plupart des personnes poursuivies appartenant à l'opposition.

Le Bangladesh est secoué par une grave crise politique, gouvernement et opposition se déchirant sur l'organisation des prochaines élections prévues le 5 janvier.