Les États-Unis ont dit lundi regretter la mort de plusieurs personnes en Thaïlande dans les manifestations antigouvernementales, appelant l'opposition et la Première ministre Yingluck Shinawatra à reprendre le dialogue pour mettre fin à cette crise politique.

«Nous sommes inquiets des tensions politiques continues en Thaïlande et nous suivons attentivement la situation», a souligné la porte-parole du département d'État, Jennifer Psaki.

«Des manifestations pacifiques et la liberté d'expression sont des aspects importants d'une démocratie. En revanche, la violence et la saisie de biens privés ou publics ne sont pas des moyens acceptables de résoudre une crise politique», a-t-elle ajouté.

L'ambassadeur américaine en Thaïlande Kristie Kenney s'est entretenue avec Mme Shinawatra, ainsi qu'avec les leaders de l'opposition, pour les «encourager à un dialogue pacifique et raisonnable», a encore dit Jennifer Psaki.

«Nous regrettons la perte de vies à Bangkok due à des violences politiques. Nous condamnons la violence comme moyen d'atteindre des objectifs politiques et nous appelons toutes les parties à la retenue et à respecter la loi», a-t-elle dit.

Des milliers de manifestants ont affronté lundi les forces de l'ordre protégeant le siège du gouvernement à Bangkok, où la tension est montée d'un cran. La Première ministre a exclu de démissionner tandis qu'un mandat d'arrêt a été lancé contre le meneur des manifestations pour «insurrection».

Ces affrontements, qui voient les forces de l'ordre utiliser gaz lacrymogènes, balles en caoutchouc et canons à eau contre des manifestants qui, de leur côté, jettent des pierres, ont fait plusieurs morts et plus de 100 blessés ces derniers jours.

Les manifestations contre la première ministre Yingluck Shinawatra et son frère Thaksin, l'ancien Premier ministre en exil qui reste au coeur de la politique du royaume, sont les plus importantes à Bangkok depuis la crise de 2010.

Au coeur de la colère des manifestants se trouve un projet de loi d'amnistie largement vu comme un moyen de permettre le retour de Thaksin, en exil pour échapper à une condamnation à deux ans de prison pour des malversations financières. Son rejet par le Sénat n'a pas suffi à apaiser les opposants.