Des milliers de manifestants ont protesté samedi au Pakistan contre les tirs de drones américains, menaçant de couper les voies de ravitaillement de l'OTAN si les attaques se poursuivaient.

Les manifestants - des militants de droite emmenés par l'ex-vedette du cricket Imran Khan - ont brûlé des drapeaux américains, a constaté un journaliste de l'AFP à Peshawar où s'est déroulée la manifestation.

Selon la police, les manifestants étaient au nombre d'environ 15 000.

Khan a appelé à un blocus des convois de l'OTAN vers l'Afghanistan afin de faire pression sur Washington.

Après avoir précédemment fixé une date limite au 20 novembre, Khan a déclaré samedi qu'il saisirait la Cour suprême du Pakistan et, si nécessaire, la Cour internationale de justice.

Les transports de l'OTAN ont été suspendus samedi en raison de la manifestation qui a eu lieu sur la route empruntée par les camions de l'Alliance atlantique.

Mais, selon un responsable local, cela devrait avoir peu d'effets, car les convois sont peu nombreux en fin de semaine.

Khan accuse les États-Unis d'avoir utilisé un drone pour tuer le chef taliban Hakimullah Mehsud dans une tentative de saboter d'éventuelles discussions de paix avec les talibans.

Le gouvernement pakistanais a affirmé que cette attaque avait annulé les progrès réalisés en vue de mettre fin à la rébellion des talibans qui a fait des milliers de morts.

Jeudi, une nouvelle attaque de drone a tué six personnes, dont le chef du réseau taliban afghan Haqqani considéré par les États-Unis comme responsable de certaines des attaques les plus meurtrières en Afghanistan.

Les attaques de drones sont particulièrement impopulaires au Pakistan et Islamabad les condamne publiquement comme étant une violation de sa souveraineté.

Le Pakistan est une voie d'approvisionnement stratégique pour les forces internationales dirigées par les États-Unis en Afghanistan, qui doivent quitter ce pays d'ici à la fin 2014.

De nombreux camions transportent hors d'Afghanistan du matériel de l'OTAN après douze ans de guerre.