L'opérateur de la centrale accidentée de Fukushima a indiqué jeudi avoir retiré avec succès et transporté un premier conteneur de 22 assemblages de combustible nucléaire extraits de la piscine du réacteur 4.

«Le caisson contenant les 22 assemblages a été transporté en sûreté (par un camion) du bâtiment du réacteur 4 vers la piscine commune», distante d'une centaine de mètres, a expliqué TEPCO dans un courriel.

TEPCO avait terminé sans problème mardi le transfert dans le conteneur en question de 22 assemblages immergés dans la piscine de désactivation du réacteur 4.

Ensuite, le récipient cylindrique géant (5,5 m de haut et 2,1 m de diamètre) a été fermé, retiré de la piscine et décontaminé avant d'être chargé jeudi sur un camion et emporté vers la piscine commune où les assemblages doivent encore être déchargés pour un séjour d'au moins 10 ans a priori.

TEPCO avait commencé lundi la délicate extraction des 1533 assemblages stockés dans la piscine 4, en commençant par des neufs (au nombre de 202) qui présentent moins de risques que les 1331 assemblages usés dont près de la moitié sont extrêmement radioactifs.

Selon TEPCO, qui a diffusé des vidéos, les travaux se sont déroulés sans incident et les 22 premiers assemblages (contenance maximum d'un caisson) chargés en deux jours dans le conteneur.

Lorsqu'ils seront placés dans la piscine commune, TEPCO fera une pause pour analyser la façon dont a été effectuée cette première opération et y apporter d'éventuelles améliorations pour les quelque 70 autres du même type à réaliser par la suite.

«Le calendrier à venir ne peut pas encore être détaillé», a précisé le groupe.

Retirer des assemblages de combustible d'une piscine de désactivation est une tâche courante dans les centrales nucléaires et TEPCO l'a fait quelque 1200 fois en quatre décennies d'exploitation de réacteurs, mais c'est la première fois qu'une telle opération est réalisée dans un environnement accidenté où les techniciens doivent oeuvrer en combinaisons de protection et porter des masques intégraux pour se protéger de la radioactivité.

Il s'agit en outre de la plus délicate opération depuis la stabilisation du site en décembre 2011, six mois après le tsunami qui l'avait ravagé. «Ce retrait ouvre un nouveau chapitre important dans notre tâche de démantèlement», qui doit durer 40 ans, a commenté le PDG de TEPCO, Naomi Hirose.