La rébellion des talibans afghans a perdu en 2013 «entre 10 000 et 12 000 hommes», chiffre qui inclut les morts, blessés et prisonniers, au cours des affrontements contre les forces régulières afghanes et celles de l'OTAN, affirme un rapport de l'ONU.

«Si les pertes rebelles sont difficiles à estimer, des sources gouvernementales et des données internes de la rébellion les chiffrent entre 10 000 et 12 000», indique ce rapport, rédigé par le Bureau de contrôle et d'analyse des sanctions de l'ONU à l'intention du Conseil de sécurité. Ces données n'ont toutefois pas été confirmées de manière indépendante.

Le rapport, daté du 10 novembre, souligne également que les forces afghanes et internationales «font l'objet d'un niveau de violences qui n'avait pas été aussi élevé depuis 2010», sans que les talibans aient pu en tirer des «gains significatifs».

Aussi longtemps que les forces afghanes seront en mesure de conserver leurs positions, «toute tentative des talibans de reconquérir des centres de population restera vaine», poursuit le rapport.

Pour cette raison, «les talibans se sont davantage consacrés à intimider la population et à faire taire les chefs locaux ne soutenant par leurs positions», ajoute l'organisme onusien.

Renversés en 2001 par une coalition militaire internationale dirigée par les Américains, les rebelles islamistes mènent une violente insurrection que douze ans de guerre et les moyens militaires colossaux déployés par l'OTAN n'ont pas réussi à mater.

Si les grandes villes du pays sont sous contrôle des forces gouvernementales, la situation est beaucoup plus instable dans le reste du pays, en particulier dans le sud et l'est, où les talibans ont leurs places fortes.

«Les violence constatées au cours de l'année écoulée illustrent la menace que posent pour la paix et la sécurité les talibans et les groupes qui leurs sont affiliés», souligne le rapport de l'ONU.

Dans ce contexte, le retrait, d'ici à la fin 2014, des 75 000 soldats de l'OTAN fait planer la menace d'une nouvelle guerre civile dans le pays.

La situation sécuritaire du pays pourrait dépendre en grande partie de la signature d'un traité bilatéral de sécurité (BSA) entre Washington et Kaboul. Cet accord doit être examiné cette semaine dans la capitale afghane par une Loya Jirga, grande assemblée traditionnelle.

Ce traité doit préciser les modalités de la présence américaine dans le pays au terme de la mission de combat de l'OTAN, notamment le nombre des bases et de soldats.