La décision de la Chine de mettre sur pied un Conseil de la sécurité de l'État devrait «rendre nerveux» tous ceux qui désirent lui nuire, a prévenu mercredi le ministère des Affaires étrangères.

Le pays va se doter de cette structure en vue de «renforcer la sécurité nationale», a annoncé mardi le communiqué final d'un plénum du Parti communiste chinois (PCC), sans donner de détails.

Alors que la Chine est engagée dans de vifs différends territoriaux avec plusieurs de ses voisins, dont le Japon et les Philippines, Qin Gang, porte-parole du ministère des Affaires étrangères a préféré insister sur les menaces intérieures.

«L'établissement du Conseil de sécurité va rendre nerveuses des forces (menaçantes) comme le terrorisme, le séparatisme et l'extrémisme», a-t-il déclaré à l'occasion d'un point presse régulier.

«En un mot, toutes les forces qui veulent menacer et saboter la sécurité nationale de la Chine vont devenir nerveuses», a-t-il précisé.

L'annonce de la mise en place de ce Conseil intervient deux semaines après un attentat-suicide place Tiananmen à Pékin - qui a vu un 4x4 foncer dans la foule avant de prendre feu, faisant cinq morts.

Le chef de la sécurité chinoise, Meng Jianzhu, avait assuré que cette attaque avait été «soutenue» par le Mouvement islamique du Turkestan oriental (ETIM), une organisation classée par l'ONU comme terroriste.

Une semaine plus tard, plusieurs bombes artisanales ont explosé près d'un siège provincial du Parti, un acte imputé officiellement à un citoyen isolé désireux de «prendre sa revanche sur la société».

L'objectif du Conseil «est de perfectionner le système et la stratégie de sécurité nationale», a indiqué Qin Gang, sans détailler sa composition.

Pour les experts de Bank of America Merrill Lynch, il s'agira d'un équivalent chinois du Conseil national de sécurité américain, rattaché à la Maison-Blanche, et il sera «très probablement dirigé par le président Xi Jinping».

Le Conseil devrait avoir un rôle de coordination aux plus hauts niveaux «en cas d'urgences majeures et d'incidents menaçant la sécurité nationale, comme des conflits frontaliers ou de grandes attaques terroristes», a estimé de son côté Li Wei, directeur du centre chinois d'antiterrorisme, cité par le journal officiel China Daily.

Sur l'internet, les usagers du réseau social chinois Weibo ne cachaient cependant pas leur scepticisme : «Je me sens tout de suite en grande sécurité», a ironisé l'un, tandis que l'autre rappelait que le nom complet du KGB soviétique traduit en chinois donnait également un «Conseil de sécurité de l'État».