Les autorités pakistanaises ont officiellement levé jeudi l'assignation à résidence de Pervez Musharraf après que la justice eut autorisé plus tôt cette semaine la libération de l'ex-président mis en cause dans des affaires de meurtre et pour le renvoi de juges, ont annoncé ses avocats «Oui, il est libre», a confirmé à l'AFP l'avocate de l'ex-président qui avait mis fin en mars dernier à plus de quatre années d'exil volontaire entre Dubaï et Londres dans l'espoir de «sauver» son pays de la crise économique et de la montée en puissance des talibans.

Mais la justice pakistanaise avait rapidement rouvert ses dossiers contre le «général Musharraf», au pouvoir de son coup d'État en 1999 à sa destitution en 2008.

Pervez Musharraf est accusé du meurtre de son ancienne rivale Benazir Bhutto, de l'opération militaire sanglante contre la Mosquée rouge d'Islamabad et du renvoi de juges, des faits qui remontent à 2007, et de la mort un an plus tôt d'Akbar Bugti, chef rebelle du Baloutchistan (sud-ouest) tué dans une opération militaire.

L'ex-président, assigné à résidence depuis six mois dans sa luxueuse villa en banlieue d'Islamabad, avait obtenu sa libération dans toutes ces affaires sauf celle de la Mosquée rouge. Or un tribunal a ordonné lundi sa libération sous caution dans ce dernier cas après le versement d'une caution de 200 000 roupies (environ 2000 $).

Cette caution a été payée et toutes les autorités pakistanaises ont signé les documents requis à sa libération, a indiqué l'équipe de M. Musharraf dont le nom figure cependant sur une liste de personnalités interdites de quitter le territoire pakistanais.

«Son nom est toujours sur cette liste... Il restera à Islamabad et se défendra dans tous les procès», a ajouté son avocate sans épiloguer sur les autres projets de l'ancien président qui écrivait le deuxième tome de ses mémoires dans sa «prison dorée».