Des centaines de milliers d'habitants de la côte orientale de l'Inde, évacués pour échapper au plus fort cyclone ayant touché samedi le pays depuis 14 ans, retrouvaient lundi leur maison ou leur commerce souvent dévastés.

Un million de personnes ont été contraintes de trouver refuge dans des abris d'urgence et des bâtiments publics après le très violent cyclone Phailin qui s'est abattu sur la côte samedi, faisant 18 morts et d'énormes dégâts matériels.

Ces habitants, de retour chez eux avec quelques sacs emportés dans l'évacuation, craignaient le pire au moment de rentrer. «J'avais tout laissé et en rentrant, il n'y avait plus rien», raconte Bhagwan, 50 ans, vendeur de noix de coco de Gopalpur (Etat de l'Orissa), assis devant son commerce complètement détruit.

Dans l'Orissa, 600 000 personnes se retrouvent sans logement après le passage du cyclone, a dit à l'AFP le responsable chargé de l'aide pour cet État, Pradipta Kumar Mohapatra.

Nombre d'entre eux sont des pêcheurs et des paysans qui habitaient dans des huttes de terre séchée et de chaume, en particulier dans la zone de Gopalpur, la plus touchée.

«J'ai perdu ma maison et mon petit commerce de barbier. J'ai tout perdu», explique Janardan, 32 ans, occupé avec sa femme à nettoyer son petit logement. La tempête a soufflé le toit de sa petite maison.

Mihir Ranjan Swain, un voisin propriétaire d'un petit restaurant, fait également le compte de ce que va lui coûter le passage du cyclone. «Une nuit de chaos m'a coûté presque 200 000 roupies (2400 euros)», dit-il.

«J'en ai au moins pour deux mois à tout réparer et à me remettre de ses pertes. Au moins tous mes employés sont sains et saufs, il ne leur est rien arrivé», ajoute-t-il, posté devant un immense arbre déraciné.

La vie sauve pour 18 pêcheurs en perdition

Dix-sept personnes ont été tuées dans l'État de l'Orissa, écrasées par la chute d'arbres, d'un toit ou d'un mur et une dans l'Andhra Pradesh, selon les autorités.

Le président indien Pranab Mukherjee a exprimé sa tristesse aux familles des victimes tout en saluant les responsables de la sécurité pour le «haut niveau de préparation» qui a permis de limiter les pertes humaines.

En 1999, environ 8000 personnes étaient mortes lors du passage d'un cyclone sur cette même région côtière et les dégâts sur les cultures avaient été énormes. La remise en état de la région avait pris des années.

Plusieurs centaines de personnes appartenant à l'autorité nationale de gestion des catastrophes étaient à l'oeuvre lundi pour remettre en état les lieux, enlever les arbres tombés et réparer les poteaux électriques, selon un communiqué.

De la nourriture était distribuée dans les abris d'urgence et aux personnes démunies à leur retour chez eux.

Par ailleurs, 18 pêcheurs bloqués sur leur chalutier à quatre kilomètres des côtes dans des eaux démontées samedi ont eu la vie sauve de façon incroyable, a rapporté l'agence Press Trust of India (PTI).

Ils ont sauté de leur embarcation pour nager vers les côtes et ont été secourus dimanche. Ils ont été hospitalisés  près du port de Paradip, dans l'État de l'Orissa, selon les autorités citées par l'agence.