La justice pakistanaise a assigné à résidence pour encore au moins deux semaines l'ancien président Pervez Musharraf, qui s'était pourtant vu accorder plus tôt cette semaine la liberté sous caution.

«La cour a approuvé sa détention provisoire pour 14 jours. La prochaine audience aura lieu le 25 octobre», a déclaré à l'AFP Afshan Adil, avocat de l'ancien président au coeur d'une saga juridique complexe. Une source au tribunal d'Islamabad a confirmé cette information.

Pervez Musharraf avait été rattrapé par la justice peu après son retour au Pakistan fin mars dans l'espoir de participer aux législatives de mai et de «sauver» son pays de la crise économique et de la montée en puissance des talibans pakistanais.

Mais la justice l'a rattrapé et l'a rapidement assigné à résidence dans sa villa cossue de Chak Shahzad, en banlieue de la capitale Islamabad.

Pervez Musharraf est accusé du meurtre en 2007 de son ancienne rivale Benazir Bhutto, du renvoi unilatéral de juges la même année, lorsqu'il avait imposé l'état d'urgence, et de la mort un an plus tôt d'Akbar Bugti, chef rebelle de la province instable du Baloutchistan (sud-ouest) tué dans une opération militaire.

Le «Général Musharraf», au pouvoir de 1999 à 2008, avait obtenu cet été sa libération sous caution dans les premières affaires. Mercredi, un tribunal avait autorisé sa libération sous caution dans l'affaire Bugti ce qui ouvrait la voie à un possible départ à l'étranger.

Les avocats de M. Musharraf ont payé jeudi sa caution dans cette dernière affaire, mais dans un rebondissement comme seul le Pakistan en a le secret, la police l'a une nouvelle fois arrêté jeudi soir dans le cadre d'une quatrième affaire : l'opération sanglante de l'armée en 2007 contre la mosquée Rouge d'Islamabad où étaient retranchés des islamistes radicaux.