Une série d'attentats à la bombe a fait jeudi au moins neuf morts et plus de 60 blessés dans plusieurs villes du Pakistan, ont annoncé les autorités locales.

L'explosion d'une bombe a fait au moins cinq morts et 35 blessés à Quetta, la capitale de la province instable du Baloutchistan, dans le sud-ouest, a déclaré à l'AFP le chef de la police locale, Abdul Razaaq Cheema.

«La bombe à retardement était cachée sur un vélo» abandonné dans le centre de la ville, près d'un commissariat de police et d'un marché populaire, a-t-il ajouté.

Des sources hospitalières ont confirmé ce bilan. Selon un export local en déminage, la bombe rudimentaire pesait environ six kilos.

Le Baloutchistan, province pakistanaise frontalière de l'Afghanistan et de l'Iran, d'une superficie équivalente à celle de l'Italie, subit régulièrement des attentats des rebelles sécessionnistes, des talibans ou de bandits.

Cette province, bien que gorgée de minéraux et dotée de gisements de gaz naturel, demeure la région la moins développée du Pakistan, un pays de 180 millions d'habitants.

Dans l'est du Pakistan, un attentat à la bombe dans un marché de Lahore, capitale de la province du Pendjab, rarement touchée par les attentats, a fait jeudi au moins un mort, dont un policier, et 13 blessés, ont indiqué les autorités.

Un troisième attentat a eu lieu à Peshawar, capitale de la province de Khyber Pakhtunkhwa, dans le nord-ouest, un repaire des talibans pakistanais du TTP près de la frontière afghane. Un policier a été blessé par l'explosion d'une bombe cachée sur la route périphérique de cette ville.

Également dans le Khyber Pakhtunkhwa, 12 soldats ont été blessés dans la soirée lorsqu'un véhicule de patrouille des forces de sécurité a roulé sur une bombe dans le secteur de Bannu.

À Karachi, la plus grande ville du Pakistan, située dans le sud du pays, trois insurgés présumés ont été tués lorsqu'un engin qu'ils transportaient dans un quartier de l'ouest de la mégapole a explosé, selon la police.

Les divers attentats de la journée de jeudi n'ont pas été revendiqués. Ils interviennent au lendemain des déclarations du chef des talibans pakistanais, Hakimullah Mehsud, convié à des pourparlers de paix avec le gouvernement d'Islamabad.

Dans une interview à la BBC depuis son fief des zones tribales du Nord-Ouest pakistanais, le chef rebelle a affirmé que les talibans étaient ouverts à des négociations de paix, mais a estimé que le gouvernement n'avait pas fait de gestes sérieux en ce sens.

«Le gouvernement n'a pas tenté formellement de nouer le contact», a-t-il déploré.

Mehsud, sur la tête duquel le gouvernement fédéral a mis une prime de 5 millions de dollars, a déclaré qu'il continuerait à attaquer les États-Unis et leurs alliés, et il a répété que tout cessez-le-feu au Pakistan devait inclure l'arrêt des frappes qu'effectuent régulièrement des drones américains contre des insurgés islamistes dans le nord-ouest du Pakistan.