L'attentat à la voiture piégée perpétré dimanche dans un marché animé de Peshawar, grande ville du Nord-Ouest pakistanais près de la frontière afghane, a fait 42 morts, selon un nouveau bilan diffusé lundi.

Une voiture bourrée d'explosifs avait explosé dimanche dans le bazar animé de Kissa Khwani, troisième attentat meurtrier en une semaine à Peshawar après ceux ayant fait 82 morts contre une église et près d'une vingtaine d'autres contre un autobus de fonctionnaires.

Un bilan dimanche soir faisait état de 39 morts et d'une centaine de blessés. «Le bilan est passé à 42 morts. Trois personnes ont succombé des suites de leurs blessures au cours de la nuit», a déclaré à l'AFP Arshad Javaid, un haut responsable de l'hôpital Lady Reading, où les victimes ont été admises.

Au moins treize membres de la même famille ont été tués dans cette attaque survenue dans le coeur même de Peshawar. Huit femmes et six jeunes enfants, âgés entre cinq et neuf enfants, ont perdu la vie dans cette attaque.

«Ceux qui sont impliqués dans le meurtre d'innocents sont dépourvus d'humanité» et ne peuvent agir au nom d'aucune religion, a déclaré dans un communiqué le premier ministre pakistanais, Nawaz Sharif, en déplacement à New York.

Ces violences interviennent alors que le gouvernement pakistanais a proposé des pourparlers de paix aux talibans du Tehreek-e-Taliban Pakistan (TTP) afin de mettre un terme à six années d'insurrection ayant fait des milliers de morts dans le pays.

Le commandement central du TTP a nié toute implication dans cet attentat. «Notre politique n'est pas d'attaquer les civils, au contraire nous condamnons ces attaques. Notre cible première demeure les forces de sécurité. L'attaque (de Peshawar) est un complot pour nous discréditer», a déclaré à l'AFP le porte-parole du TTP Shahidullah Shahid.

Le TTP avait revendiqué l'attaque à la mi-septembre contre le général Sanaullah Khan Niazi, responsable des opérations militaires dans la vallée de Swat (nord-ouest), une région sous contrôle taliban entre 2007 et 2009, affirmant que la «guerre» allait se poursuive tant que le gouvernement n'accédait pas à ses conditions.

Les rebelles islamistes exigent en premier lieu le retrait de l'armée dans leurs fiefs des zones tribales (nord-ouest) et la libération de tous leurs prisonniers. Ils demandent aussi la fin des tirs de drones américains et l'imposition de la loi islamique au Pakistan, ce qui irait à l'encontre de la Constitution, une revendication que le premier ministre Sharif a déjà écartée.

Au cours des 24 dernières heures, des tirs de drones américains ont par ailleurs tué au moins six insurgés présumés au Waziristan du Nord, épicentre de la mouvance djihadiste dans la région.