Au moins 18 personnes ont été tuées et une quarantaine d'autres blessées vendredi dans un attentat à la bombe contre un autobus de fonctionnaires dans le nord-ouest du Pakistan, près de la frontière avec l'Afghanistan, ont indiqué des sources policières. 

L'autobus circulait dans la banlieue de la capitale régionale Peshawar en route pour la localité de Charsadda lorsqu'une bombe cachée à bord a détoné, ont précisé les autorités.

«Au moins 18 personnes sont mortes», a déclaré à l'AFP Najeeb ur-Rehman, haut responsable de la police locale. Le ministre provincial de l'Information, Shah Farman, a confirmé ce bilan et aussi fait état de 44 blessés.

Selon des témoins, l'explosion a littéralement projeté les corps de victimes à l'extérieur de l'autocar. «Le son de l'explosion résonne encore dans ma tête», a confié Lal Zada, un fonctionnaire de 40 ans grièvement blessé à la jambe droite et qui a perdu son beau-frère dans l'attaque.

L'arrière du véhicule a complètement été éventré par l'explosion de cette bombe, selon un photographe sur place. «La bombe était cachée à l'arrière du véhicule et son explosion a été commandée à distance», a précisé Nasir Durrani, chef de la police du Khyber Pakhtunkhwa.

«J'ai entendu une puissante explosion. Il y avait de la fumée noire partout», a confié un témoin. «Les habitants du quartier se sont précipités sur les lieux et ont transporté les blessés et les morts dans des voitures jusqu'à l'hôpital», a-t-il ajouté, précisant que des femmes et des enfants étaient assis sur le toit du véhicule avant l'explosion.

«La cible de l'attaque était des fonctionnaires. Ces autobus sont en règle générale loués par le gouvernement pour transporter ses employés», a affirmé Sahibzada Mohammad Anis, plus haut fonctionnaire de Peshawar.

Au Pakistan, contrairement à de nombreux autres pays musulmans, les bureaux gouvernementaux sont ouverts le vendredi, mais jusqu'à la mi-journée.

Cette nouvelle attaque n'a pas été revendiquée, mais elle pourrait porter la marque du Tehreek-e-Taliban Pakistan (TTP, talibans pakistanais), en lutte ouverte depuis 2007 contre les forces de l'ordre et les symboles du pouvoir.

Dimanche dernier, plus de 80 personnes avaient péri dans un double attentat-suicide contre une église de Peshawar, attaque la plus meurtrière contre la minorité chrétienne au Pakistan.

Ces violences interviennent alors que le gouvernement pakistanais a proposé des pourparlers de paix aux talibans du TTP afin de mettre un terme à six années d'insurrection ayant fait des milliers de morts dans le pays.

L'attaque contre l'église avait été revendiquée par une faction des talibans pakistanais, mais le commandement central du TTP s'en était dissocié.

L'attentat contre un bus de fonctionnaires conclut une semaine meurtrière au Pakistan, endeuillé également par un séisme de magnitude 7,7 ayant fait plus de 350 morts dans la province du Baloutchistan (sud-ouest).