Les Nations unies ont averti mercredi qu'une crise humanitaire est en cours dans la ville de Zamboanga, dans le sud des Philippines, des dizaines de milliers de personnes ayant été déplacées à la suite d'une vague de violences meurtrières.

Des centaines de soldats et de policiers sont engagés dans des combats depuis le 9 septembre contre environ 200 insurgés musulmans qui sont entrés dans la ville, y déclenchant les plus violents affrontements armés auxquels est confronté le gouvernement philippin ces dernières années.

Une quinzaine de soldats et de policiers ont été tués ainsi qu'au moins 104 rebelles indépendantistes musulmans du Front Moro de libération nationale (MNLF), selon la police.

D'autres membres du MNLF ont été arrêtés ou se sont rendus, mais nombre d'entre eux sont encore en liberté, retenant en otages des civils dont ils se servent comme de boucliers humains.

Le Bureau de coordination des affaires humanitaires des Nations unies (OCHA) estime que 158 000 personnes ont été touchées par la violence et plus de 10 000 habitations détruites.

Plus de 109 000 personnes sont déplacées dans la ville de Zamboanga et près de 19 000 dans la province de Basilan.

«Nous sommes de plus en plus inquiets de la situation et des besoins croissants des gens pris au piège de la violence», a déclaré la coordinatrice humanitaire de l'ONU aux Philippines, Luiza Carvalho.

«Nous sommes particulièrement inquiets pour les plus vulnérables, spécialement pour le bien-être des femmes et des enfants», a-t-elle dit.

Mme Carvalho a exprimé son inquiétude sur le sort des personnes déplacées, nombre d'entre eux devant lutter pour survivre.

Environ 70 000 personnes se trouvent actuellement entassées dans le principal complexe sportif de Zamboanga dans des conditions d'hygiène insuffisantes, selon l'ONU.

L'OCHA a mis en garde contre les risques du déclenchement d'une épidémie et souligné un besoin urgent de vivres, d'eau, de médicaments, d'ustensiles de cuisine et de tentes.