Le dirigeant déchu Bo Xilai, ancienne étoile du parti politique chinois, a promis de laver son honneur dans une lettre écrite depuis sa prison, peu avant le rendu du verdict de son procès pour corruption, a rapporté jeudi un quotidien de Hong Kong.

Dans cette lettre au ton combatif, adressée à sa famille, Bo Xilai assure que son honneur sera lavé «un jour», ajoute le grand quotidien anglophone de Hong Kong, le South China Morning Post.

Accusé de corruption, de détournement de fonds publics et d'abus de pouvoir, M. Bo, ex-membre du puissant bureau politique du comité central du PC chinois et ancien patron du parti dans la métropole de Chongqing (sud-ouest), encourt la peine capitale.

Mais, selon les experts, cet homme de 64 ans que l'on voyait promis aux plus hautes fonctions du régime sera condamné à une longue peine de prison, décidée par la direction communiste au terme de laborieuses tractations en coulisses.

Dans sa lettre, le héros malheureux du scandale le plus retentissant au sommet du pouvoir depuis des décennies dit s'attendre à une peine de prison. «J'attendrai calmement en prison», écrit-il.

«Mon père a été détenu à plusieurs reprises. Je suivrai ses pas», ajoute-t-il.

Son père, Bo Yibo, révolutionnaire de la première heure, fut lui-même membre du bureau politique et victime des purges de la Révolution culturelle (1966-1976), avant de regagner les faveurs du pouvoir.

«Père et mère sont morts, mais leur enseignement continue de me nourrir. Je ne déshonorerai pas leur nom», écrit Bo Xilai. Il remercie sa famille pour son soutien lors du procès qui s'est déroulé fin août, avec un accusé très combatif et rejetant une à une quasiment toutes les accusations.

L'AFP n'a pas été en mesure de confirmer la teneur de cette lettre, écrite la semaine dernière selon le quotidien hongkongais.

La chute de Bo date de début 2012, lorsque son ex-bras droit, Wang Lijun, chef de la police de Chongquing, a demandé l'asile politique au consulat américain de Chengdu (sud-ouest). Il révèle alors le meurtre de l'homme d'affaires britannique Neil Heywood, pour lequel la propre épouse de Bo Xilai, Gu Kailai, a été condamnée à mort avec sursis, qui vaut perpétuité en Chine.

La déchéance brutale de ce dirigeant ambitieux, au charisme inhabituel chez les caciques du parti, avait créé une onde de choc dans l'appareil communiste et le pays.

Fermé aux médias étrangers, son procès a tenu en haleine la Chine tout entière, le tribunal livrant sur son compte de microblogues des retranscriptions de l'audience soigneusement sélectionnées, mais riches en détails intimes sur la vie dans le luxe de Bo Xilai et de sa famille.