Les marques et entrepreneurs qui se fournissaient auprès des usines Tazreen et Rana Plaza, sinistrées au Bangladesh, et les représentants des travailleurs n'ont pas réussi à se mettre d'accord lors de pourparlers mercredi et jeudi à Genève sur des indemnisations à accorder aux victimes.

«Nous sommes déçus qu'ils (les entrepreneurs et les marques) n'aient pas pris d'engagement sur un montant (d'indemnisation) (...). Nous espérions arriver à beaucoup mieux», a déploré jeudi Ineke Zeldenrust, de la campagne Vêtements propres (Clean Clothes Campaign).

L'organisation participait comme «témoin» aux pourparlers entre IndustriALL (représentation des travailleurs du textile dans le monde) et 11 marques de vêtements (sur la trentaine impliquées dans les accidents) qui avaient accepté de venir à Genève.

L'effondrement en avril du Rana Plaza, immeuble de neuf étages d'ateliers de confection dans la banlieue de Dacca, a fait 1129 morts, et l'incendie de l'usine Tazreen, en novembre dernier, a fait 110 morts.

Mercredi, les débats, menés à huis-clos, ont porté sur les usines Tazreen, jeudi sur le Rana Plaza et sur la création d'un fonds de compensation pour le Bangladesh.

Ces discussions à huis-clos ont eu lieu à l'Organisation internationale du travail (OIT) qui reste neutre dans cette affaire, a précisé à l'AFP un porte-parole de l'organisation, Hans von Rohland.

Les 11 marques et revendeurs qui se sont rendus à Genève sont pour la plupart européens, dont Primark, Bon Marché, Camaïeu et Store Twenty One, ont indiqué dans un communiqué les organisations représentant les travailleurs.

En revanche, une vingtaine - dont Walmart, Benetton et Mango - ont refusé de répondre aux invitations insistantes à participer aux discussions, «démontrant un mépris total» pour les victimes, ont dénoncé les organisations.

Les organisateurs de la réunion estiment à 74,57 millions de dollars le montant qui devrait être consacré à l'indemnisation des victimes du Rana Plaza, et à 6,4 millions de dollars pour celles de Tazreen.

Pour eux, moins de la moitié de ces sommes devrait être apportée par les marques, tandis que le reste devrait provenir notamment du gouvernement pakistanais et des employeurs.