Les procédures d'arrêt pour maintenance d'un des deux seuls réacteurs nucléaires en service au Japon ont débuté lundi après-midi, a annoncé son exploitant, Kansai Electric Power (Kepco).

La compagnie a effectué les premières manipulations requises vers 17H00 locales (10H00 GMT), mais le réacteur ne devait être totalement stoppé que mardi matin.

Kepco avait reçu en juin 2012 l'autorisation des autorités locales et du premier ministre d'alors, Yoshihiko Noda, pour remettre en service les réacteurs 3 et 4 d'Ohi (ou Oi, ouest), juste avant la mise en place de la nouvelle autorité de régulation en septembre.

L'unité 3 avait été relancée le 1er juillet 2012. Il s'agissait du premier redémarrage réel depuis l'accident de Fukushima en mars 2011 et de la fin d'une brève période sans énergie atomique.

L'unité 4 avait pour sa part été réactivée le 19 juillet 2012. Elle sera elle aussi stoppée, le 15 septembre, pour une session de maintenance régulière, obligatoire après 13 mois de fonctionnement en continu.

Toutes les centrales nippones avaient progressivement été arrêtées sine die par précautions supplémentaires à la suite de l'accident de Fukushima causé par le séisme et le tsunami du 11 mars 2011 dans le nord-est du Japon.

Une fois les réacteurs 3 et 4 coupés, le Japon se retrouvera de nouveau totalement privé d'énergie nucléaire.

Il est en effet matériellement impensable que d'autres réacteurs japonais soient relancés d'ici là, même si des compagnies ont postulé pour que la sûreté de plusieurs installations soit certifiée par l'autorité de régulation à l'aune de nouvelles normes plus strictes entrées en vigueur le 8 juillet dernier.

Du coup, le Japon, qui avait connu une période «zéro nucléaire» (malgré un parc de 50 unités) de mai à juillet 2012, devrait se retrouver dans la même situation pour plusieurs semaines ou mois à compter du 15 septembre.

Aucun réacteur ne peut redémarrer tant que l'autorité nucléaire ne s'est pas prononcée sur sa sûreté.

Kansai Electric a d'ores et déjà déposé des dossiers pour que la sûreté des réacteurs 3 et 4 d'Ohi soit certifiée au plus vite afin de les réactiver dès que possible après les opérations d'entretien régulier. Des travaux sont prévus pour qu'ils soient mis en conformité avec les nouvelles normes.

Un important obstacle est en passe d'être levé, puisqu'une commission d'experts mandatés il y a six mois par le régulateur du secteur a par ailleurs estimé lundi qu'une faille géologique située entre les couples de réacteurs 1/2 et 3/4 n'était pas active, ce qui doit permettre à la centrale d'être un jour réactivée sous réserve de confirmation officielle par l'autorité elle-même.

Le rôle de cette dernière n'est toutefois pas de décider de relancer des réacteurs, mais d'établir un jugement sur leur sûreté. La décision finale d'autoriser le redémarrage revient au pouvoir politique.

Le nouveau gouvernement de droite de Shinzo Abe est pour sa part favorable à la réactivation des réacteurs du pays, mais assure qu'il se conformera à l'avis de l'autorité, statutairement indépendante.