La police pakistanaise a déposé lundi de nouvelles accusations contre l'ancien président Pervez Musharraf, cette fois pour le meurtre présumé de l'imam de la Mosquée Rouge, théâtre d'un assaut sanglant de l'armée il y a plus de six ans, ont indiqué des responsables.

Il s'agit des dernières procédures en date contre l'ex-président Musharraf, au pouvoir de 1999 à 2008, depuis son retour d'exil en mars dernier.

Le «Général Musharraf» avait déjà été inculpé le mois dernier pour le meurtre, en décembre 2007, de sa rivale d'antan Benazir Bhutto, une première dans l'histoire du Pakistan pour un ancien chef des armées.

Pervez Musharraf est aussi dans le collimateur de la justice pour avoir imposé l'état d'urgence en 2007 et pour le meurtre, un an plus tôt, d'Akbar Bugti, un chef rebelle de la province du Baloutchistan (sud-ouest) tué dans une opération militaire.

L'imam radical Abdul Rashid Ghazi faisait quant à lui partie de la centaine de personnes tuées le 10 juillet 2007 lors du siège, suivi de l'assaut, de la Mosquée Rouge d'Islamabad, alors un vivier d'islamistes demandant l'instauration de la charia (loi islamique) et la chute du gouvernement militaire de M. Musharraf.

Cet assaut avait immédiatement été suivi d'une campagne d'attentats sans précédent par les talibans pakistanais du TTP qui a fait depuis des milliers de morts à travers le pays.

La police pakistanaise était réticente à entamer des procédures contre M. Musharraf dans cette affaire qui demeure sensible au Pakistan.

Mais le fils de l'imam a persuadé la Haute cour d'Islamabad de forcer la police à enregistrer une plainte contre Pervez Musharraf, qui vit actuellement en résidence surveillée dans sa villa en banlieue de la capitale, a dit à l'AFP Tariq Asad, avocat de la famille Ghazi.

À la demande de la justice, la police pakistanaise a confirmé lundi avoir déposé des accusations contre M. Musharraf dans cette affaire. «Nous avons enregistré une plainte contre M. Musharraf en vertu de l'article 302 (du Code pénal), relié aux accusations de meurtre», a dit à l'AFP Qasim Niazi, un haut responsable de la police.