Le premier ministre d'Australie, le travailliste Kevin Rudd, a promis dimanche de «se battre jusqu'au dépôt dans l'urne du dernier bulletin», une semaine avant les élections générales où sa formation est donnée perdante face aux conservateurs, selon les derniers sondages.

«À ceux qui pensent que (le dirigeant de l'opposition Tony) Abbott a déjà gagné cette élection, je dis ceci: ne sous-estimez jamais, au grand jamais, la puissance combative du parti travailliste australien», a déclaré Kevin Rudd lors d'une grande réunion de campagne à Brisbane, dans l'est du pays.

«J'ai été dans des situations plus rudes et je suis revenu par la fenêtre», a ajouté celui qui avait mis fin à onze ans de pouvoir conservateur en 2007. Il avait ensuite succombé à un putsch interne à son parti en 2010 et été remplacé par Julia Gillard. Trois ans plus tard, en juin 2013, il a rendu la monnaie de sa pièce à son ancienne ministre, en lui reprenant le poste de chef du gouvernement.

«Je me battrai pour cette élection jusqu'à ce que le dernier bulletin soit déposé dans l'urne samedi soir», a déclaré Kevin Rudd.

Les derniers sondages donnent largement gagnants les conservateurs, avec 86 sièges au parlement, contre 61 pour les travaillistes.

L'économie australienne, longtemps portée par les richesses minières dont regorgent les sous-sols du pays, souffre du ralentissement de son premier client à l'exportation, la Chine. Les Australiens sont en outre fatigués des déchirements internes au parti travailliste.

Les journaux détenus par le groupe de Rupert Murdoch (soit 70% de la presse écrite du pays) mènent une campagne vigoureuse en faveur du parti conservateur.

«Il ne reste plus (aux conservateurs) qu'à s'assurer qu'Abbott ne fasse pas de bêtise, ne dise rien de trop ridicule, et à laisser le parti travailliste aller à l'échafaud», estime Nick Economou, analyste politique à la Monash University.

Tony Abbott, un ancien séminariste, est connu pour ses gaffes. Mais sa campagne de 2013 en a été relativement exempte.