La Corée du Nord s'est lancée dans un nouveau programme de construction d'envergure sur le site depuis lequel a été lancé un missile de longue portée en décembre, selon les images satellites d'un centre d'études américano-coréen.

La construction comprend ce qui semble être une nouvelle rampe de lancement pour tester des missiles balistiques mobiles, a annoncé l'Institut américano-coréen de l'université Johns Hopkins samedi sur son site internet 38 North.

Elle a commencé mi-2013 sur le site de lancement de satellites Sohae, aussi appelé Tongchan-ri, selon le site internet.

Sohae, proche de la côte située au nord-ouest du pays, a servi au lancement réussi d'une fusée Unha-3 en décembre, condamné par l'Occident qui l'avait considéré comme un essai déguisé de missile balistique de longue portée, interdit par des résolutions de l'ONU.

Ces nouvelles images satellites montrent une nouvelle route, la reconstruction d'un bâtiment destiné aux troupes, la reprise de la construction d'un système de radar et la construction d'une nouvelle rampe, a précisé l'institut.

«Même s'il est trop tôt pour déterminer la fonction exacte de ce site, une possible explication est que Pyongyang construit une 'rampe de lancement plate', utilisée pour le test de missiles balistiques mobiles», est-il précisé.

«Une version modifiée du missile de longue portée KN-08 pourrait aussi lancer de petits satellites depuis la rampe même si cela exigerait une installation plus complexe», selon l'institut.

«Des fusées tirées depuis ce site... pourraient parcourir plus de 4000 kilomètres avant d'atteindre une terre étrangère. Cela permettrait le test complet de missiles nord-coréens Musudan», indique-t-on de même source.

L'état d'avancement de cette nouvelle construction à Sohae ainsi que l'interruption l'an dernier d'une construction sur le site de Tonghae rendent toutefois «peu probable que la Corée du Nord fasse des essais de tirs de missile au cours des six prochains mois», selon l'institut.

Pyongyang soutient que son programme spatial suit un dessein purement scientifique tandis que Séoul et ses alliés, en particulier les États-Unis, accusent le régime de développer des missiles intercontinentaux, en infraction aux sanctions de l'ONU.

Après son essai nucléaire de février, la Corée du Nord avait indiqué avoir «utilisé un engin miniaturisé et plus léger» susceptible d'être fixé sur l'ogive d'un missile à longue portée. Puis elle avait brandi le spectre d'une «guerre thermonucléaire» et menacé Washington d'une frappe nucléaire «préventive».