Le secrétaire américain à la Défense a averti jeudi ses homologues asiatiques que la montée des disputes maritimes dans les mers d'Asie augmentait le risque de dangereuses confrontations entre les pays.

«Les actions en mer pour défendre des revendications territoriales ne renforcent pas les demandes de tel ou tel pays. Au contraire, elles accroissent le risque d'une confrontation, entament la stabilité régionale et affaiblissent les perspectives (de résolution) diplomatique», a déclaré Chuck Hagel, selon un texte de son discours prononcé au Brunei, lors d'une rencontre avec d'autres ministres de la région.

«Tous les pays s'inquiètent de ce qu'une poursuite agressive des revendications pourrait provoquer un conflit», a précisé un haut responsable américain à la presse, en commentant les discussions entre le chef du Pentagone et ses homologues de l'Association des nations d'Asie du Sud-Est (Asean) et d'autres pays de la région, dont la Chine et le Japon.

La Chine, qui revendique la quasi totalité de la mer de Chine méridionale, est accusée par ses voisins de harcèlement. Autre point de friction, la mer de Chine orientale, où Pékin et Tokyo se disputent plusieurs îles, un conflit larvé qui tend les relations entre les deux premières puissances asiatiques.

Quelques pays du bloc des dix membres de l'Asean ont proposé la mise en place d'un téléphone rouge entre les nations du sud-est et la Chine, et d'un accord interdisant l'utilisation de la force, ont indiqué des responsables américains.

Les efforts se concentrent depuis des mois sur la mise en oeuvre d'un code bonne conduite en mer de Chine méridionale. La Chine est accusée de traîner des pieds mais a assuré cette année qu'elle entamerait des discussions avec les pays de l'Asean à ce sujet.

Tout au long de sa tournée d'une semaine en Asie, Chuck Hagel a prôné un règlement pacifique des conflits, sans coercition, tout en se gardant de critiquer directement la Chine, dont la puissance militaire inquiète ses voisins.

La tournée du chef du Pentagone en Asie, région vers laquelle les États-Unis veulent rééquilibrer leur diplomatie après une décennie de guerres en Irak et en Afghanistan, s'est déroulée à l'ombre de la crise entre les Occidentaux et la Syrie après l'attaque chimique présumée perpétrée par le régime de Damas.

Lors de ce voyage consacré à l'Asie, Chuck Hagel s'est entretenu par téléphone à plusieurs reprises avec des conseillers de la Maison Blanche et des ministres européens, à propos de la Syrie.