Le premier ministre pakistanais Nawaz Sharif a invité lundi dans un discours à la nation les insurgés talibans au dialogue afin de mettre fin à un conflit ayant fait des milliers de morts au cours des dernières années.

Lors de la campagne pour les législatives de mai l'ayant porté au pouvoir Nawaz Sharif avait suggéré un dialogue entre le gouvernement et les insurgés du Tehreek-e-Taliban Pakistan (TTP), un groupe islamiste armé qui multiplie depuis sa création en 2007 les attaques contre les symboles de l'État incluant les forces de sécurité.

«La sagesse commande que nous empruntions le chemin permettant de minimiser les pertes de vies humaines», a déclaré le premier ministre Sharif dans un discours à la nation de près d'une heure retransmis sur les chaînes du pays.

Après les élections de mai, le chef de la Ligue musulmane (PML-N) avait invité les partis d'opposition à discuter avec lui des façons de régler les problèmes économiques et sécuritaires du pays.

«Or, cette politique de réconciliation n'est pas limitée aux partis politiques. Je fais (aujourd'hui) un pas de plus et invite au dialogue tous les éléments qui ont malheureusement emprunté la voie de l'extrémisme», a déclaré M. Sharif, dans cet appel destiné aux talibans du TTP, comme à leurs «frères» du Laskhar-e-Jhangvi (LeJ, anti-chiites) ou Laskhar-e-Taïba (LeT, anti-indiens).

«Je veux en finir avec le terrorisme que ce soit par le dialogue et la réconciliation, ou par l'usage complet de la force», a toutefois prévenu M. Sharif.

Le chef du TTP Hakimullah Mehsud avait brièvement ouvert la porte en décembre dernier à des pourparlers de paix, mais refusé de déposer les armes comme l'exigeait alors l'ancien gouvernement.

Des responsables talibans ont proposé récemment dans la presse locale une amorce de dialogue avec le gouvernement via les chefs de la Jamaat-e-Islami (JI) ou de la Jamaat-e-Ulema-e-Islam de Fazlur Rehman (JUI-F), deux partis islamistes qui maintiennent des relations cordiales avec le gouvernement d'Islamabad.