Une trentaine de détenus se sont évadés de la prison surpeuplée de Labuhan Ruku, dans le nord de l'île indonésienne de Sumatra, dimanche à la faveur d'une mutinerie, ont annoncé les autorités.

Cette affaire fait suite à l'évasion début juillet d'environ 150 prisonniers, dont des personnes condamnées pour terrorisme, d'un établissement pénitentiaire situé à Medan, également à Sumatra, puis à celle de 11 détenus de la prison de Baloi, sur l'île de Batam, au sud de Singapour.

Dimanche à Labuhan Ruku, «de 25 à 30 personnes ont tiré avantage de la situation (de la mutinerie, NDLR) et se sont évadées, la police est parvenue à reprendre plusieurs d'entre elles», a déclaré Denny Indrayana, vice-ministre de la Justice et des droits de l'homme.

Les télévisions ont montré plusieurs parties de la prison en flammes, tandis que des policiers et des soldats déployés à l'extérieur des bâtiments procédaient à des tirs de sommation.

«Des prisonniers ont attaqué des membres du personnel à 17H00 (10H00 GMT), après quoi ils ont mis le feu» à deux locaux, a de son côté dit à l'AFP Akbar Hari, porte-parole du service chargé des prisons au ministère de la Justice.

«La police et les soldats sont là-bas pour contrôler la situation», a-t-il souligné, avant d'ajouter que «la prison est surpeuplée, il y a 867 prisonniers, alors que la capacité d'accueil n'est que de 300».

«Nous continuons d'enquêter pour savoir ce qui a déclenché cette attaque», a encore dit M. Akbar Hari.

Denny Indrayana a pour sa part relevé qu'il y avait parfois des problèmes de sécurité dans les prisons à l'occasion du Jour de l'indépendance de l'Indonésie, qui a été célébré samedi.

Des milliers de détenus voient en effet chaque année leurs peines réduites à cette date, et ceux qui ne bénéficient pas de telles mesures sont susceptibles d'exprimer leur colère.

On ignorait la nature des crimes ou délits commis par les évadés de Labuhan Ruku, qui n'est toutefois pas un établissement de haute sécurité.