Les soldats indiens et pakistanais ont échangé des tirs nourris lundi matin à la frontière des deux pays dans la région disputée du Cachemire, faisant un civil mort du côté du Pakistan, ont indiqué des responsables militaires.

Le dernier incident en date entre les deux pays rivaux s'est produit tôt lundi dans des secteurs le long de la Ligne de Contrôle (LoC), frontière de facto séparant l'Inde et le Pakistan dans la région himalayenne du Cachemire, selon un responsable militaire pakistanais requérant l'anonymat.

«Un civil (pakistanais, ndlr) a embrassé le martyre en raison des tirs indiens», a indiqué ce responsable. «Les forces pakistanaises ont effectivement répondu à ces tirs indiens», a-t-il reconnu.

L'armée indienne a ensuite accusé le Pakistan d'avoir entamé les hostilités dimanche soir dans la zone sensible de Poonch, théâtre la semaine dernière et en début d'année d'affrontements meurtriers.

«Nous avons répondu à des tirs à l'arme légère venant du côté pakistanais. Des tirs intermittents ont eu lieu toute la nuit jusqu'à lundi matin», a déclaré Rajesh Kalia, un porte-parole de l'armée indienne. Selon New Delhi, un paramilitaire indien avait été blessé dimanche par des tirs provenant du Pakistan.

«Les forces armées (indiennes, ndlr) ont la liberté de répondre de façon appropriée à toute situation qui se développe» le long de la Ligne de Contrôle, a soutenu le ministre indien de la Défense, A.K. Antony.

Le ministère pakistanais des Affaires étrangères a de son côté convoqué le numéro deux du Haut commissariat indien à Islamabad en raison de ces «violations continues du cessez-le-feu par les forces indiennes».

Et le premier ministre de la portion du Cachemire administrée par le Pakistan, Chaudhry Abdul Majeed, a dirigé une manifestation réunissant 400 personnes devant la mission de l'ONU, à Muzaffarabad. La mission de l'ONU au Cachemire (UNMOGIP) compte seulement 38 observateurs militaires des deux côtés de la Ligne de Contrôle.

«La responsabilité de la mission d'observation de l'ONU est de maintenir la paix au Cachemire. Ils (les observateurs, ndlr) devraient faire leur devoir pour mettre fin aux tirs indiens et ramener la paix dans la vallée», a-t-il scandé à la foule.

Le gouvernement indien avait directement accusé la semaine dernière l'armée pakistanaise d'être responsable de la mort de cinq soldats indiens à la frontière entre les deux pays. Le Pakistan avait nié toute implication dans cette attaque meurtrière.

L'Inde et le Pakistan, deux puissances nucléaires fortement militarisées, se sont livré trois guerres depuis leur indépendance concomitante en 1947 de l'Empire britannique. Deux de ces conflits portaient sur le Cachemire, région divisée en deux, mais revendiquée par chaque pays.

Un cessez-le-feu est en vigueur depuis 2003 au Cachemire. Les pourparlers de paix entre les deux pays avaient timidement repris en 2011 trois ans après l'attentat de Bombay (166 morts) qui avait été perpétré, selon les autorités indiennes, par le Lashkar-e-Taïba, un groupe islamiste armé pakistanais.

Ces nouveaux accrochages au Cachemire interviennent alors que le nouveau Premier ministre pakistanais Nawaz Sharif a fait de l'amélioration des relations indo-pakistanaises une de ses priorités.