L'ex-président pakistanais Pervez Musharraf sera formellement inculpé du meurtre de sa rivale Benazir Bhutto, assassinée en 2007 en plein rassemblement politique, une première pour un ancien chef des armées au Pakistan, ont indiqué mardi des avocats à l'issue d'une audience.

Musharraf, rentré au Pakistan fin mars après quatre ans d'exil, a été rapidement rattrapé par plusieurs affaires, étant notamment soupçonné de complot pour le meurtre de Mme Bhutto, tuée en décembre 2007 lors d'une attaque à l'arme légère doublée d'un attentat suicide.

L'ex-général, placé en résidence surveillée dans sa villa des environs de la capitale Islamabad, s'est présenté mardi à une audience d'un tribunal anti-terroriste dans cette affaire, a dit à l'AFP le procureur Chaudhry Azhar.

M. Musharraf doit comparaître à nouveau lors d'une audience clé le 6 août prochain. «Les accusations de complot criminel et de meurtre seront alors lues en sa présence. Il devra lire l'acte d'accusation et le signer afin que le procédures judiciaires se poursuivent», a ajouté le procureur.

Un des avocats de M. Musharraf, Me Ahmed Raza Kasuri, a assuré que l'ancien militaire arrivé au pouvoir en 1999 à la faveur d'un coup d'État allait plaider non-coupable dans cette affaire, et qu'il se présenterait en cour.

Personne n'a été condamné pour le meurtre de Benazir Bhutto. Le régime de M. Musharraf avait à l'époque accusé le chef des talibans pakistanais du TTP, Baitullah Mehsud, qui avait nié toute implication et a depuis été tué par un tir de drone américain.

Outre le dossier Bhutto, Pervez Musharraf est dans le collimateur de la justice pakistanaise pour l'imposition de l'état d'urgence en 2007 et le meurtre un an plus tôt, dans une opération militaire, d'Akbar Bugti, un chef rebelle de la province du Baloutchistan (sud-ouest).

Photo archives AFP

Benazir Bhutto en 2007.