Au moins 41 personnes ont été tuées et plus de 100  blessées par deux explosions vendredi dans un marché très fréquenté des zones tribales du nord-ouest du Pakistan, à la frontière de l'Afghanistan, ont indiqué des responsables locaux.

Il s'agit de l'attentat le plus meurtrier au Pakistan depuis le début le 11 juillet du ramadan, le mois du jeûne musulman, dans ce pays de 180 millions d'habitants en proie à une montée en puissance du fondamentalisme.

En début de semaine, un groupe d'insurgés avait lancé une offensive complexe contre les bureaux des puissants services de renseignement pakistanais (ISI) dans la ville méridionale de Sukkur, en règle générale très paisible.

L'attentat de vendredi a eu lieu à Parachinar, la principale ville de la zone tribale de Kurram, à la frontière entre le Pakistan et l'Afghanistan, pendant que des gens achetaient des denrées alimentaires peu avant l'iftar, la rupture quotidienne du jeûne pendant le mois du ramadan.

«Il y a eu deux explosions dans le principal bazar de Parachinar. Au moins 25 personnes ont été tuées dans l'incident», a déclaré à l'AFP Riaz Mehsud, un haut fonctionnaire local.

Un membre du personnel du plus important hôpital de cette ville a confirmé le bilan des morts. «Nous avons reçu 25 corps sans vie à l'hôpital. Plus de 100 personnes sont blessées», a dit à l'AFP ce responsable.

Les zones tribales semi-autonomes du nord-ouest du Pakistan sont considérées comme un repaire des talibans, afghans et pakistanais, et d'autres groupes liés à Al-Qaïda. La ville de Parachinar, située à un jet de pierre de la frontière afghane, a été le théâtre de nombreux attentats sanglants au cours des dernières années, car peuplée notamment d'une importante communauté chiite.

Les chiites constituent 20% de la population du Pakistan, mais ils sont la cible croissante d'attentats par des groupes extrémistes qui les accusent de corrompre l'islam et d'être les agents de l'Iran, première puissance chiite au monde.

Les autorités à Parachinar n'ont pas précisé vendredi en soirée si une partie, voire la totalité, des victimes de l'attentat était d'obédience chiite.