Trois navires de surveillance chinois sont entrés jeudi dans les eaux territoriales d'îles disputées avec le Japon, au lendemain d'une visite du premier ministre japonais dans la région, ont indiqué les garde-côtes nippons.

Ces bateaux ont pénétré vers 09H30 locales (20h30 au Québec) dans la zone de 12 milles marins (un peu plus de 22 km) autour de l'archipel inhabité des Senkaku, revendiqué par Pékin sous le nom Diaoyu, en mer de Chine orientale, a-t-on précisé de même source.

Cette nouvelle incursion survient au lendemain d'un déplacement de Shinzo Abe, en pleine campagne électorale pour les sénatoriales de dimanche, sur une île voisine pour y rencontrer des gardes-côtes qui patrouillent autour des îles Senkaku.

«Je vais continuer à défendre notre territoire, nos eaux territoriales et notre espace aérien», a déclaré M. Abe devant une quarantaine de gardes-côtes sur l'île d'Ishigaki, dans l'archipel d'Okinawa, à environ 2.000 km au sud de Tokyo.

L'île d'Ishigaki est à moins de 200 kilomètres des côtes de Taïwan et c'est la première fois depuis 48 ans que s'y rend un premier ministre japonais en exercice, selon la télévision publique NHK.

«Les Senkaku sont partie intégrante du Japon, historiquement et en vertu du droit international», a réaffirmé M. Abe à Ishigaki.

À cause de ce différend, les relations sino-nippones sont actuellement au plus bas. La Chine envoie régulièrement des navires dans la zone Senkaku/Diaoyu, mais aussi ponctuellement des avions, depuis que l'État nippon a nationalisé en septembre 2012 trois des cinq îles de l'archipel Senkaku en les achetant à leur propriétaire privé japonais.

Cette initiative avait déclenché une semaine de manifestations anti-japonaises, dont certaines violentes, dans de nombreuses villes de Chine.

Arrivé aux affaires fin décembre, Shinzo Abe a d'emblée maintenu une ligne ferme sur ce contentieux, allant jusqu'à prévenir en avril dernier que le Japon repousserait au besoin «par la force» tout débarquement chinois sur les Senkaku.

À ce jour, il n'a toujours pas rencontré ses homologues chinois.

À la mi-juin, le Japon et les États-Unis avaient mené des exercices militaires qui simulent la reconquête d'îles lointaines.

Le ministre japonais de la Défense, Itsunori Onodera, avait tenu à préciser que ces exercices, qui se déroulent en Californie, ne visaient pas la Chine et avaient pour but de tester l'efficacité de la coopération militaire américano-japonaise.