Malgré une croissance économique soutenue, des millions d'Indiens ne mangent toujours pas à leur faim. Le gouvernement indien a donc décidé de remédier à cette situation en approuvant, il y a quelques jours, le plus vaste programme d'aide alimentaire au monde. À un an des élections, plusieurs opposants y voient une tentative désespérée pour se refaire une image. Voici quatre mots pour comprendre de quoi il en retourne.

Honte

Les résultats d'une étude publiée l'an dernier ont été qualifiés par le premier ministre de «motif de honte nationale ». Ce rapport estimait que 42 % des enfants de moins de 5 ans étaient sous-alimentés en Inde et que 58 % d'entre eux présentaient un retard de croissance lié à la malnutrition. L'Inde compte plus d'enfants sous-alimentés que n'importe quel autre pays du monde.

Céréales

Le programme prévoit fournir tous les mois entre 3 et 7 kg de céréales (du riz, du blé et du millet) par personne, selon les niveaux de revenus de chacun. Le programme viendra en aide à près de 70% de la population, soit près de 800 millions d'Indiens (23 fois la population du Canada) sur une population de 1,2 milliard d'habitants. La mesure promet aussi d'offrir 16 $ par mois (1000 roupies) pendant six mois pour les femmes enceintes.

Subvention

Cette mesure fera augmenter la facture annuelle des subventions de près de 20 milliards de dollars, selon des responsables du gouvernement. Cette dépense survient au moment où la croissance économique du pays enregistre un certain ralentissement. En 2012-2013, le produit intérieur brut (PIB) a progressé de 5 % alors que le gouvernement estime qu'il faudrait atteindre le seuil de 10 % pour lutter efficacement contre la pauvreté. Les détracteurs de cette mesure croient que l'Inde n'a pas les moyens de ses ambitions.

Élection

Cette mesure était une promesse électorale du parti du Congrès à la tête de la coalition gouvernementale en 2009. La présidente du parti, Sonia Gandhi, tient à tout prix à honorer cette promesse. En année de campagne électorale, plusieurs y voient une manoeuvre politique pour séduire les Indiens qui seront appelés aux urnes au début de 2014. Il faut dire que la cote de popularité de l'administration du premier ministre Manmohan Singh a baissé après une série de scandales de corruption.

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