L'ennemi public numéro un de l'Indonésie, et homme le plus recherché par les services antiterroristes, a publié une vidéo appelant au djihad, guerre sainte islamique, a annoncé mercredi la police.

«Aujourd'hui, le Dieu tout puissant a décidé que le djihad continuerait jusqu'au jour du jugement dernier», affirme Syaikh Abu Wardah Santoso, plus connu sous le seul nom de «Santoso», dans une vidéo de six minutes diffusée sur le site de partage YouTube.

La police a confirmé qu'il s'agissait bien du dirigeant présumé des Moudjahidines d'Indonésie orientale, une cellule jugée «terroriste» installée à Poso, aux Célèbes (est) et accusée de nombreux attentats ou tentatives d'attentat.

Le présumé leader qualifie de «véritable ennemi» et de «Satan» l'Unité 88, police d'élite antiterroriste indonésienne qui a fait de nombreux raids dans la région de Poso. «Mes frères à Poso, j'ai ressenti à quel point l'Unité 88 est cruelle à votre égard», déclare Santoso dans la vidéo qui a été retirée de YouTube après y être apparue au cours du week-end dernier.

«Nous sommes en mesure de dire qu'il s'agit de Santoso», a indiqué à l'AFP le porte-parole de la police locale.

Plus de vingt militants présumés ont été tués ou arrêtés lors de multiples raids menés depuis mai dernier contre les Moudjahidines d'Indonésie orientale.

Selon l'expert du terrorisme Noor Huda Ismail, la vidéo vise à galvaniser les militants et à rassembler des fonds pour le mouvement de Santoso, le seul jugé en mesure de mener des actions significatives en Indonésie.

La cellule est notamment accusée d'avoir organisé début juin l'attentat-suicide contre un poste de police de Poso, dans lequel seul le kamikaze avait trouvé la mort.

L'Indonésie, pays musulman le plus peuplé de la planète avec 240 millions d'habitants, a été précipitée dans sa propre «guerre contre le terrorisme» par les attentats de Bali en 2002 (202 morts).

Mais l'archipel n'a pas connu d'attentats majeurs depuis ceux qui ont fait neuf morts en juillet 2009 dans des hôtels de luxe à Jakarta. Les actes terroristes, qui auparavant visaient des étrangers, ont dorénavant des cibles indonésiennes : la police ou des minorités religieuses.