Les deux Corées sont tombées d'accord dimanche à l'issue de plus de 12 heures de délicates discussions sur le principe de la réouverture du site industriel commun de Kaesong, fermé en avril sur fond de vives tensions entre Séoul et Pyongyang.

Les négociateurs, réunis dans le village de Panmunjom, sur la ligne de démarcation, ont décidé que les entreprises présentes sur ce complexe financé par la Corée du Sud et situé en Corée du Nord reprendraient leurs activités dès qu'elles seraient «prêtes» à le faire, d'après les termes de l'accord signé par les deux parties dans la matinée, ont annoncé les médias sud-coréens.

Ils ont décidé d'à nouveau se rencontrer mercredi sur le site même de Kaesong pour trouver les moyens d'éviter à l'avenir une autre fermeture de ces installations et se sont mis d'accord sur leur inspection préalable par des hommes d'affaires sud-coréens.

Ces pourparlers sont intervenus après deux mois d'une forte dégradation des relations entre le Nord et le Sud avec notamment des menaces de la part de la Corée du Nord, dont l'économie souffre d'un renforcement des sanctions infligées par les Nations unies après un essai nucléaire en février.

Séoul et Pyongyang ont toujours affirmé vouloir rouvrir le complexe de Kaesong, lieu hautement symbolique qui a fait les frais de ces tensions et dont aucun des deux pays n'a voulu prendre la responsabilité de le déclarer officiellement fermé, se bornant à reconnaître un arrêt provisoire de son activité et à accuser l'autre partie d'être à l'origine de la suspension de ses activités.

La Corée du Nord, invoquant l'hostilité du Sud à son endroit, avait retiré le 8 avril ses 53.000 employés des 123 usines présentes sur ce site industriel mis en place dans le sillage de «la diplomatie du rayon de soleil», menée par la Corée du Sud de 1998 à 2008 pour encourager les contacts entre les deux frères ennemis qui restent techniquement en guerre puisque la Guerre de Corée s'est terminée par un armistice et non par un traité de paix.

Le Sud avait retiré peu après ses cadres et contremaîtres.

«Nous avons maintes fois clarifié notre position pour que Kaesong se développe en tant que site (répondant) aux normes internationales et où le sens commun prévaut», a déclaré avant le début des négociations le porte-parole du ministère sud-coréen de l'Unification, Kim Hyung-Suk, faisant part de sa tristesse de voir le complexe toujours fermé.

«Parmi la multitude de questions à évoquer, celle cruciale de la protection du site des effets de la mousson reste la priorité», a pour sa part dit le chef de la délégation nord-coréenne, Pak Chol-Su, qui s'est lui aussi exprimé avant le début de la rencontre, selon des informations d'un groupe de presse.

Samedi, la délégation du Sud a reproché au Nord d'avoir décidé unilatéralement l'arrêt de l'activité du complexe de Kaesong, et demandé des garanties pour éviter que cela ne se reproduise, a expliqué aux journalistes un représentant officiel du ministère de l'Unification.

Il a également précisé que Séoul demandait à la Corée du Nord de reconnaître sa responsabilité dans les pertes dont ont souffert les entreprises sud-coréennes, conséquence de la fermeture du site pendant près de trois mois.