Un Thaïlandais qui purgeait une peine de 13 ans de prison pour lèse-majesté pour avoir posté sur internet des propos jugés insultants pour la monarchie a été libéré après une grâce royale, a-t-il indiqué à l'AFP.

Thantawut Thaweewarodomkul, ancien administrateur du site Nor Por Chor USA hébergé aux États-Unis, lié au mouvement politique des «chemises rouges», avait été condamné en vertu de la très controversée loi de protection de l'image de la famille royale.

«J'ai passé là-dedans trois ans, trois mois et cinq jours. Le monde extérieur me trouble un peu après avoir été habitué à vivre derrière un mur», a expliqué à l'AFP au téléphone cet homme de 41 ans, peu après sa sortie de la prison de haute sécurité de Bangkok.

L'an passé, Thantawut avait affirmé à l'AFP dans une interview que ses codétenus avaient reçu l'ordre de le frapper par des responsables de l'établissement.

Le roi Bhumibol, âgé de 85 ans, jouit auprès de certains de ses sujets d'un statut de demi-dieu.

Et si la famille royale n'a aucun rôle politique officiel, elle est protégée par l'une des lois les plus sévères du monde. La justice a ainsi multiplié ces dernières années les lourdes peines et les arrestations pour des propos jugés insultants à son endroit.

De nombreux intellectuels et organisations estiment que beaucoup de ces dossiers sont politiques, relevant qu'un grand nombre d'accusés ont des liens avec le mouvement des «chemises rouges», proche de l'ex-premier ministre Thaksin Shinawatra, aujourd'hui en exil malgré l'arrivée de sa soeur Yingluck au poste de premier ministre.

En juin, la Thaïlande a gracié un Singapourien condamné à 15 ans de prison en 2009 pour avoir distribué des tracts jugés offensants pour la monarchie.