Quatre insurgés présumés ont été tués mercredi par les tirs de drones américains dans un fief taliban du nord-ouest du Pakistan malgré les appels répétés d'Islamabad à faire cesser les frappes sur son territoire.

Plusieurs avions sans pilote ont tiré quatre missiles sur un bâtiment voisin d'un grand marché de Miranshah, la principale ville du Waziristan du Nord, district tribal du Nord-Ouest connu pour être un bastion des talibans et d'autres insurgés islamistes liés au réseau Al-Qaïda.

Les drones ont été vus au-dessus du grand bazar de Miranshah quelques heures avant l'attaque tôt mercredi.

«Quatre drones survolaient la zone au moment de l'attaque, et deux d'entre eux ont tiré quatre missiles sur un bâtiment, tuant quatre insurgés et blessant deux autres», a indiqué à l'AFP un responsable de sécurité local.

Une source officielle à Peshawar a confirmé l'opération.

«L'attaque est survenue alors que les insurgés dormaient dans le bâtiment ciblé. Le bilan de l'attaque pourrait s'aggraver», a précisé le responsable à l'AFP.

Un journaliste de l'AFP a vu les drones évoluer au-dessus de la zone même après l'opération.

Il s'agit de la seconde opération depuis que le premier ministre Nawaz Sharif a demandé l'arrêt de ces frappes en prenant ses fonctions à la tête du gouvernement début juin, au nom de la souveraineté nationale.

La précédente frappe, le 7 juin, avait visé des installations à Shokhel, toujours dans le Waziristan du Nord, faisant sept morts.

M. Sharif avait déjà condamné l'attaque de drone américain qui avait provoqué fin mai la mort du numéro deux du Mouvement des talibans du Pakistan (TTP), Wali ur-Rehman.

Le président américain Barack Obama avait annoncé en mai de nouvelles directives pour encadrer l'usage des drones bombardant principalement les refuges des djihadistes au Yémen et dans les zones tribales du nord-ouest pakistanais.

Il avait notamment évoqué la nécessité de davantage de «transparence» dans les opérations de son pays contre les extrémistes islamistes.

Le Pakistan les considère comme une atteinte à sa souveraineté nationale malgré le feu vert, formel ou implicite, donné par le passé par Islamabad à certains de ces bombardements dans les zones tribales.