La Chine a démenti samedi des informations récentes évoquant un certain assouplissement de la position de Pékin envers le chef spirituel tibétain en exil, le dalaï-lama, dont le culte et les portraits restent interdits.

«Notre politique envers le dalaï-lama est claire et constante et n'a pas changé», a affirmé le Bureau des Affaires religieuses dans un fax envoyé à l'AFP.

L'ONG Free Tibet, basée à Londres, et Radio Free Asia (RFA) ont fait état ces derniers jours de prémices d'un changement de cap dans la politique tibétaine de Pékin, accusée d'avoir provoqué une vague de plus de 110 auto-immolations de Tibétains depuis 2009.

Selon Radio Free Asia, les autorités ont par exemple autorisé le culte public du dalaï-lama dans les provinces du Qinghai et du Sichuan, «en tant que leader religieux uniquement, et non pas politique».

Free Tibet a rapporté pour sa part que des moines à Lhassa, la capitale de la «Région autonome du Tibet», ont été autorisés à exposer des portraits du dalaï-lama, mettant fin à une interdiction vieille de 17 ans.

Par ailleurs, Pékin a pour la première fois depuis septembre 2010, laissé entrer fin juin un ambassadeur des États-Unis dans cette région

La Chine condamne régulièrement le dalaï-lama, grande figure spirituelle mondiale, comme «séparatiste» anti-Chine.

Dans son fax à l'AFP, l'autorité religieuse supérieure de la Chine a réaffirmé cette position en soulignant que «si le dalaï-lama veut améliorer ses relations avec le gouvernement chinois, il doit abandonner sa position séparatiste (...) et cesser de faire des déclarations qui nuisent au développement pacifique du Tibet».

Le dalaï-lama a fui le Tibet après échec d'un soulèvement contre la domination chinoise en 1959 et fonda plus tard le gouvernement tibétain en exil en Inde.

Le gouvernement chinois dénonce régulièrement les rencontres de dirigeants étrangers avec le dalaï-lama, les menaçant de leur interdire ensuite toute rencontre avec de hauts dirigeants chinois.

Il reste difficile de vérifier les informations sur les politiques de la Chine au Tibet, puisque peu de journalistes ont pu pénétrer dans la région sans être encadrés par des guides officiels, tandis que les rapports en provenance d'autres régions tibétaines sont régulièrement entravés par la police locale.