Un immeuble d'habitation de trois étages dans la banlieue de Bombay s'est effondré dans la nuit de jeudi à vendredi, tuant au moins dix personnes et piégeant à l'intérieur plusieurs habitants, dernière catastrophe de ce type dans la capitale économique de l'Inde où la qualité des constructions est mise en cause.

«Il y a eu au moins dix morts, cinq adultes et cinq enfants. Neuf personnes sont blessées, légèrement», a déclaré K.P.Raghuvans, responsable de la police du district de Thane, situé à 35 km du centre de Bombay.

Parmi les morts figurent une fillette de deux mois et un garçon de sept ans, a précisé Sandeep Malvi, porte-parole des autorités locales.

La police a ajouté qu'une enquête était en cours sur les causes de cet effondrement, le troisième en quelques mois à Bombay, capitale économique du pays, qui connaît une frénésie de travaux.

Un premier immeuble s'était effondré en avril, tuant 74 personnes, toujours dans le district de Thane. La semaine dernière, un autre bâtiment, de cinq étages, s'est écroulé dans le centre de Bombay, causant la mort de dix personnes.

Ces accidents soulignent les critères très laxistes de sécurité dans le bâtiment en Inde, un secteur qui souffre, comme d'autres, de la corruption, ce qui entame la qualité des travaux et la rigueur des inspections.

«Le rythme de l'urbanisation dans les grandes villes indiennes n'est pas gérable», estime Anurag Mathur, qui travaille au sein de la branche indienne du réseau d'immobilier de prestige Jones Lang LaSalle India.

«Parfois, les critères dans la construction, les travaux de rénovation et les mesures de sécurité ne sont pas respectés, ou alors ces travaux ne sont pas conduits régulièrement», ajoute-t-il.

L'immeuble qui s'est effondré vendredi abritait neuf familles et datait de 1979, selon les journaux locaux.

Selon le porte-parole des autorités locales, Sandeep Malvi, les pluies de mousson pourraient avoir causé l'accident, mais «nous ne pouvons pas dire que ce soit la seule raison».

Le manque de logements urbains en Inde était estimé à près de 19 millions en 2012. À Bombay, où les loyers flambent, la situation est tellement tendue que la moitié de la population vit dans des bidonvilles.