Un attentat à la bombe a fait au moins 15 morts et 25 blessés dans une mosquée de la minorité musulmane chiite et ses environs près de Peshawar (nord-ouest du Pakistan), ont annoncé les autorités en révisant à la hausse un premier bilan.

«C'était un attentat suicide dans lequel 15 personnes ont été tuées et plus de 25 blessées», a déclaré sur place à l'AFP Shafi Ullah, un responsable policier.

«Le kamikaze, qui était à pied, a d'abord tiré vers les gardes policiers déployés devant la mosquée, puis est entré dans la salle de prière où il s'est fait exploser parmi les fidèles, juste avant le début des prières», a-t-il ajouté.

La mosquée et ses bâtiments adjacents, dont une madrasa (école coranique), sont situés dans la Gulshan Colony, un quartier habité majoritairement par des chiites, aux abords de Peshawar, la grande ville à la porte de l'Afghanistan et de zones tribales semi-autonomes considérées comme un sanctuaire des talibans.

Le bilan de 14 morts a été confirmé par deux autres responsables de la police, Shaukat Khan et Imran Shahid.

Peu après l'attentat, Jamil Shah, un responsable de l'hôpital public Lady Reading de Peshawar, avait indiqué que l'établissement avait reçu sept cadavres et 26 blessés.

L'attentat n'a pas été revendiqué dans l'immédiat.

Les chiites constituent 20 % de la population du Pakistan, pays majoritairement musulman sunnite de 180 millions d'habitants, mais ils sont la cible croissante d'attentats par des groupes extrémistes qui les accusent de corrompre l'islam et d'être les agents de l'Iran, première puissance chiite au monde.

En fin de semaine dernière, un double attentat avait fait 25 morts à Quetta, dans le sud-ouest du pays. Il a été revendiqué par le Lashkar-e-Jhangvi (LeJ), un groupe extrémiste sunnite proche des rebelles talibans et allié à Al-Qaïda, qui a commis plusieurs attentats contre la minorité chiite.

Vendredi également, à Karachi, mégalopole du sud régulièrement déchirée par les violences politicomafieuses de tous bords, des hommes armés ont tué un député provincial du MQM, le parti au pouvoir dans la ville, a indiqué à l'AFP la police locale.

Cette attaque a été revendiquée par les rebelles du Mouvement des talibans du Pakistan (TTP), en guerre contre les autorités et qui est considéré comme le principal auteur des centaines d'attentats qui ont tué plus de 6.000 personnes depuis six ans à travers le pays.