Un groupe responsable de plusieurs attaques contre la minorité musulmane chiite au Pakistan a revendiqué dimanche le double attentat contre un bus transportant des jeunes femmes étudiantes et un hôpital dans le sud-ouest du pays, qui ont fait au moins 25 morts.

Le groupe sunnite Lashkar-e-Jhangvi (LeJ), qui a fait allégeance à Al-Qaïda, a indiqué qu'une femme avait perpétré le premier attentat-suicide de samedi, contre un bus transportant de jeunes étudiantes, dont 14 sont mortes.

Une seconde bombe a explosé 90 minutes plus tard à l'hôpital où avaient été amenées les blessées. Onze personnes supplémentaires ont été tuées.

Abubakar Siddiq, un porte-parole du groupe sunnite, a appelé les journaux de Quetta dans la nuit de samedi à dimanche pour revendiquer les attentats.

«L'attaque suicide sur le bus a été perpétrée par une de nos soeurs. Elle est montée à bord du bus des étudiantes et s'est faite exploser», a déclaré le porte-parole. «Nous avons mené un deuxième attentat suicide à l'hôpital et nos combattants ont tué plusieurs personnes. Nous avons fait ça car les forces de sécurité ont tué nos combattants et nos femmes à Kharotabad», a-t-il ajouté.

Le 6 juin, un raid des forces de sécurité sur une maison de Kharotabad, près de Quetta, avait tué au moins trois rebelles et deux femmes.

L'autocar visé par la première bombe transportait des étudiantes de l'université Sardar Bahadur Khan, la seule de la ville qui accueille exclusivement des femmes. Un établissement situé proche de quartiers chiites et qui accueille nombre d'enfants de cette minorité qui représente 20 % de la population au Pakistan, pays majoritairement musulman sunnite de 180 millions d'habitants.

Quetta, dans la province du Baloutchistan, est le théâtre d'attaques sanglantes confessionnelles, les plus meurtrières cette année au Pakistan, menées par des combattants extrémistes sunnites contre la minorité chiite qu'ils jugent hérétique.

La presse pakistanaise exprimait dimanche sa colère envers les attaquants, mais aussi envers les autorités incapables d'empêcher un troisième attentat majeur dans cette ville, depuis le début de l'année.

«Que l'État ait échoué une fois de plus dans la collecte de renseignements et la prévention d'une attaque terroriste est évident», constate un éditorial du plus grand journal anglophone du Pakistan, Dawn. «Et malheureusement, plus ces vérités sont évidentes, moins il semble que quelque chose soit entrepris pour y remédier».