Les Chinois vivent plus longtemps et en meilleure santé, mais le taux de mortalité dû aux cancers, à la pollution et aux accidents de la route augmente, révèle une étude à paraître samedi dans une revue médicale.

Entre 1970 et 2010, l'espérance de vie des Chinois est passée de 62 ans à 75,7 ans, selon l'étude de la revue médicale The Lancet.

«La Chine est désormais confrontée à des questions de santé comparables à celles des États-Unis et d'autres pays à hauts revenus, analyse l'Institut d'Évaluation et de Mesures de la Santé (IHME), dans un communiqué. La mauvaise alimentation et l'augmentation des cancers sont désormais les questions les plus préoccupantes.»

La Chine est parvenue à réduire la fréquence des maladies des pays pauvres, comme les maladies contagieuses et les maladies liées à une mauvaise hygiène. Le taux de mortalité infantile a ainsi été divisé par 5 depuis 1990.

Mais elle est désormais confrontée à l'augmentation des cancers (+43% depuis 1990), maladies cardio-vasculaires et maladie d'Alzheimer.

«L'urbanisation et le vieillissement de la population sont les deux principales causes de l'augmentation des maladies non contagieuses», explique le docteur Yu Wang, directeur du Centre chinois pour le contrôle et la prévention des maladies, dans le communiqué de l'IHME.

Les décès causés par des maladies respiratoires ont reculé (-31,8% sur la période) mais restent importants, au-delà d'un million par an. Plus d'un homme sur deux fume en Chine. La Chine se classe parmi les trois derniers pays du G20 pour les maladies liées à la pollution de l'air.

La mortalité sur les routes a quant à elle augmenté de 79% depuis 1990, alors que l'émergence d'une classe moyenne s'accompagne de la démocratisation de la voiture individuelle.

«L'augmentation rapide des maladies non contagieuses (...) représente un problème majeur pour le système de santé chinois», prévient l'article.

L'étude a été réalisée en collaboration avec l'IHME de l'université de Washington, le Centre chinois pour le contrôle et la prévention des maladies, et le Peking Union Medical College.