Un tribunal de la Birmanie a condamné, mardi, sept musulmans à la prison en lien avec le meurtre d'un moine bouddhiste commis dans la foulée des violences religieuses qui ont récemment ébranlé le pays.

Même si les violences ont souvent été dirigées contre la minorité musulmane, aucune accusation sérieuse n'a été déposée contre des membres de la majorité bouddhiste.

Au moins 44 personnes ont été tuées et 12 000 autres déplacées dans le cadre d'affrontements entre musulmans et bouddhistes ayant duré un peu plus d'une semaine au mois de mars à Meikhtila, une ville située dans le centre de la Birmanie.

Les hostilités ont éclaté le 20 mars à la suite d'une dispute entre un musulman propriétaire d'une bijouterie et des clients bouddhistes. Le différend a donné lieu à des émeutes et à des affrontements entre musulmans et bouddhistes. Le moine a été lynché après que la bijouterie eut été incendiée.

Si l'ordre a maintenant été rétabli, certains se demandent si les musulmans peuvent réellement obtenir justice dans un pays majoritairement bouddhiste.

Des centaines de Birmans musulmans ont péri et des dizaines de milliers d'autres ont perdu leur maison durant la dernière année en raison de violences religieuses.

Ce problème a jeté une ombre sur le voyage que le président birman, Thein Sein, effectue cette semaine à Washington.

Le président américain, Barack Obama, a félicité M. Sein, lundi, pour ses efforts visant à ramener la Birmanie sur la voie de la démocratie, mais a aussi exprimé de l'inquiétude par rapport aux violences contre les musulmans.

Le traitement réservé aux musulmans dans le pays a non seulement terni l'image de Thein Sein, mais aussi celle de la leader de l'opposition, Aung San Suu Kyi.

La lauréate du prix Nobel de la paix a en effet été critiquée pour ne pas avoir mieux défendu les musulmans en dépit de sa longue lutte en faveur des droits humains.