Le cyclone Mahasen a atteint jeudi matin les côtes méridionales du Bangladesh, où des centaines de milliers de personnes ont été évacuées, et le premier bilan faisait état d'un mort, ont indiqué les autorités du pays.

Le cyclone Mahasen a fait jeudi onze morts en atteignant les côtes du Bangladesh, où un million de personnes ont été évacuées, mais les craintes d'importants dégâts s'estompaient à mesure que les vents perdaient de leur puissance.

En Birmanie voisine, des précipitations accompagnées de vents violents ont balayé la côte nord-ouest, où vivent des dizaines de milliers de déplacés appartenant à la minorité musulmane apatride des Rohingyas, mais le pays était largement épargné.

Le cyclone a perdu en puissance au fil de la journée, soulageant les autorités qui craignaient d'intenses dégâts. «Nous avons de la chance», a commenté Shamsuddun Ahmed, directeur adjoint du département météorologique, ajoutant que le cyclone avait été rétrogradé au rang de dépression tropicale.

Les vents soufflaient jusqu'à 100 km/h mais «il s'est significativement affaibli après avoir atteint les côtes», a-t-il ajouté.

Les autorités dans quatre districts du sud du pays ont indiqué à l'AFP que 11 personnes étaient mortes par noyade ou victimes de chutes d'arbres. Au moins 15 000 habitations sommaires ont été détruites, affectant environ 40 000 personnes.

«Le nombre de victimes est minimal grâce à notre préparation», s'est félicité le ministre en charge de la gestion des catastrophes, Mahmud Ali, interrogé par des journalistes à Dacca.

En Birmanie, cinquante musulmans Rohingyas étaient par ailleurs toujours portés disparus après le naufrage de leur embarcation lundi alors qu'ils tentaient de fuir le cyclone annoncé.

Des zones proches du niveau de l'eau ont été submergées par une hausse d'un mètre du niveau de la mer, une amplitude moins élevée que prévu.

Environ un million de personnes ont passé la nuit dans 3 000 abris anticycloniques, écoles et universités situées le long de la côte du Bangladesh, où vivent 30 millions d'habitants, ont indiqué les autorités à l'AFP.

Les trois quarts d'entre eux concernent la région de Chittagong, la plus exposée, selon l'administrateur provincial Mohammad Abdullah.

Mohammad Mehrajuddin, un responsable local de l'île de Nijhum Dwip (sud), a cependant indiqué que de nombreux villageois avaient refusé de partir pour ne pas risquer de se faire voler leur bétail.

En Birmanie, la minorité rohingya dans l'État Rakhine a fait preuve d'une réticence similaire, reflétant la défiance à l'égard des forces de sécurité et des bouddhistes après des violences communautaires meurtrières l'an dernier.

La situation est très tendue dans la région après des affrontements entre bouddhistes de l'ethnie rakhine et rohingyas qui avaient fait environ 200 morts en 2012. L'État rakhine compte actuellement quelque 140 000 déplacés, entassés dans des camps dans des conditions déplorables.

Le quotidien officiel New Light of Myanmar a affirmé que 70.000 personnes avaient été évacuées. «L'État prend soin des victimes sur une base humanitaire, sans discrimination raciale ni religieuse», a assuré le journal, anticipant les critiques alors que des organisations étrangères ont accusé le pouvoir de complicité dans les violences de l'an passé.

À Sittwe, la capitale de l'État Rakhine, où le ciel s'était éclairci en fin de journée, les autorités ont indiqué qu'elles demanderaient aux personnes les plus vulnérables de quitter les camps en cas de danger.

«Mais les vents ne sont pas très forts et les pluies pas si abondantes», a commenté auprès de l'AFP Hla Thein, un responsable de cet État.

Les deux pays savent parfaitement ce que peut représenter la violence d'un cyclone. En novembre 2007, Sidr avait fait 3 300 morts, 800 disparus et 8,7 millions de sinistrés au Bangladesh. Nargis, qui s'était abattu en 2008 sur le delta birman de l'Irrawaddy, avait fait 138 000 morts et disparus.