La police bangladaise se penche sur la possibilité de déposer des accusations de meurtre contre le propriétaire de l'immeuble qui s'est effondré au Bangladesh il y a dix jours, après que la femme d'un travailleur écrasé dans l'accident eut déposé une plainte.

Le bilan de l'effondrement - le pire désastre industriel à être survenu au pays - a atteint 675 morts lundi, ont annoncé des responsables.

La femme d'une victime, Sheuli Akter, a déposé la plainte, affirmant que son mari et les autres victimes ont été poussés à leur mort par Mohammed Sohel Rana et deux autres personnes.

Son mari, Jahangir Alam, travaillait chez New Wave Styles, une des cinq entreprises de vêtements de l'édifice de huit étages qui s'est effondré le matin du 24 avril alors que les travailleurs entamaient leur quart, même si des fissures s'étaient formées dans les murs de l'édifice.

Le magistrat de Dacca, Wasim Sheikh, a ordonné à la police se pencher sur la plainte de Mme Akter. Le commissaire de la police locale, Mohammed Asaduzzman, a promis l'ouverture d'une enquête. Une condamnation pour meurtre est passible de la peine de mort au Bangladesh.

Le propriétaire de New Wave Styles, Bazlul Adnan, et un ingénieur du gouvernement local, Imtemam Hossain, ont également été accusés dans l'affaire.

Rana et neuf autres personnes ont déjà été arrêtés et font l'objet d'une multitude d'accusations, dont négligence et construction illégale, passibles d'une peine maximale de sept ans en prison.

Lundi soir, le bilan des morts a atteint 675 personnes, selon des policiers sur les lieux. On ne sait pas encore combien de personnes sont disparues, les travailleurs travaillant toujours à fouiller les décombres avec de la machinerie lourde. Il y a autour du site de l'effondrement l'odeur des corps en décomposition.

Dimanche, un architecte dont la firme a conçu les cinq étages originaux de l'édifice a expliqué que l'immeuble avait été conçu pour servir de centre commercial et non pour accueillir des travaux industriels lourds. Rana est soupçonné d'avoir ajouté illégalement trois étages pour permettre la venue d'usines de vêtements et l'installation de génératrices. Les vibrations générées par les machines auraient contribué à la catastrophe.

Ce désastre est le pire de l'histoire de l'industrie de la fabrication de vêtements.