Les autorités sanitaires de la province du Jiangsu, dans l'est de la Chine, ont fait état mardi de quatre nouveaux cas humains de grippe aviaire H7N9, un virus apparu récemment pour la première fois chez l'homme à Shanghai, où il a causé la mort de deux personnes.

Le virus a été découvert chez trois femmes âgées de 45 ans, 48 ans et 32 ans ainsi que chez un homme âgé de 83 ans. Tous habitent dans quatre villes de cette province limitrophe de Shanghai.

Ces nouveaux cas portent à sept le nombre de personnes ayant contracté cette souche virale dans l'est de la Chine. Une femme originaire de la province de l'Anhui est hospitalisée à Nankin où elle se trouve toujours dans un état critique, selon la presse chinoise.

Parmi les quatre nouveaux cas, seule une femme habitant à Nankin était chargée d'abattre des volailles, les autres n'exerçant pas de métier les mettant en contact avec des oiseaux.

Les dizaines de personnes ayant eu un contact étroit avec ces malades ne présentent pas de symptôme de fièvre ou de problème respiratoire, a précisé le bureau de la Santé du Jiangsu sur son site internet.

Les autorités de Shanghai ont annoncé de leur côté un renforcement du niveau d'alerte sanitaire dans la mégalopole en désignant un hôpital pour accueillir les malades ayant contracté le virus, en les isolant et en décidant de faire état d'éventuels nouveaux cas quotidiennement.

Les cas du Jiangsu ont été rapportés plus rapidement que ceux survenus à Shanghai, qui n'avaient été rendus publics qu'environ trois semaines après le décès du deuxième patient.

Les quatre nouveaux malades ont commencé à avoir de la fièvre entre les 19 et 21 mars, ont été hospitalisés entre les 27 et 30, et se trouvent tous dans un état critique, selon le Bureau de la Santé de la province.

Deux d'entre eux sont hospitalisés à Nankin, un à Wuxi et un autre à Suzhou.

Un responsable de Shanghai a justifié mardi le temps écoulé pour déterminer chez les premiers cas la souche virale, nouvelle chez l'homme.

«Dans la situation actuelle, identifier un nouveau virus en 20 jours est à mon avis un temps extrêmement court», a déclaré Wu Fan, directeur du Centre de contrôle des maladies de Shanghai.

L'Organisation mondiale de la Santé (OMS) a de son côté voulu minimiser les craintes par rapport à cette nouvelle maladie, tout en soulignant qu'il était crucial de déterminer comment le virus avait infecté des humains.

Au cours d'une conférence de presse organisée à la va-vite, des responsables de la capitale économique chinoise ont par ailleurs rejeté tout lien entre la grippe aviaire et les milliers de porcs morts retrouvés le mois dernier flottant dans le fleuve Huangpu, qui traverse la ville.

Ils ont affirmé que des tests réalisés sur les cadavres de certains de ces animaux s'étaient avérés négatifs.

Début mars, l'OMS avait indiqué que la grippe aviaire avait fait plus de 360 morts dans le monde depuis 2003. Le virus H5N1 --le plus commun-- se transmet jusqu'à présent de l'animal à l'homme, mais les scientifiques craignent qu'une mutation ne permette des contaminations d'homme à homme, ce qui pourrait déclencher une pandémie.