Lorsque le dirigeant nord-coréen Kim Jong-il est mort, le 17 décembre 2011, il a légué à son fils Kim Jung-un une dictature militaire aux prises avec une guerre avec la Corée du Sud, qui n'a jamais pris fin depuis l'armistice de 1953. Depuis quelques mois, les deux pays se livrent à une escalade des menaces, qui implique désormais les États-Unis et la Chine. Pyongyang évoque la possibilité d'une guerre nucléaire mondiale, mais est-ce possible? Voici un retour en 10 temps d'un brasier géopolitique dont la finalité demeure plus qu'incertaine.

12 décembre 2012 - Une fusée nord-coréenne ébranle les Nations unies

La Corée du Nord a développé une technologie poussée, qui permet à Pyongyang de lancer une fusée qui dépose en orbite un satellite météorologique. Les Nations unies sont choquées. On dénonce la décision du régime nord-coréen de briser une résolution qui lui interdit d'utiliser la technologie de missiles balistiques. Le 23 janvier, le conseil de sécurité de l'ONU condamne officiellement le tir et établit de nouvelles sanctions contre le régime.

12 février 2013 - Un troisième essai nucléaire provocateur

L'agence de presse officielle du régime nord-coréen, KCNA, est formelle: la Corée du Nord a effectué un 3e essai nucléaire, malgré les menaces de sanction de l'ONU et les avertissements de Washington. L'engin utilisé est miniature et dispose d'une charge explosive plus grande que ce qui avait été testé en 2006 et 2009.

7 mars 2013 - Une guerre atomique est-elle possible?

La Corée du Nord accuse les États-Unis d'être la source d'une nouvelle escalade des tensions entre les deux Corées. Pyongyang dit que Washington veut déclarer une guerre atomique mondiale. Quelques heures plus tard, les 15 pays membres du conseil de sécurité des Nations unies adoptent à l'unanimité la résolution 2094. Il est notamment prévu que l'ensemble des sources de financement de Pyongyang pour alimenter ses ambitions militaires soit entièrement coupé.

11 mars 2013 - «Key Resolve» embrase la région

L'armée américaine et les forces sud-coréennes mobilisent des milliers de soldats pour l'opération annuelle baptisée «Key Resolve». La Corée du Nord qualifie ces pratiques quasi virtuelles de provocation, et met fin à l'accord d'armistice entre les deux Corées qui date de 1953. Le lendemain, Kim Jung-un déclare que l'île sud-coréenne Baengnyeong, qui compte 5000 civils, serait la première cible en cas de conflit armé.

15 mars 2013 - Lancement d'un missile à courte portée

La Corée du Nord poursuit son escalade de tensions et procède au lancement d'un missile à courte portée, d'environ 120 kilomètres. L'opération a lieu en mer orientale de Corée.

18 mars 2013 - La Chine met en garde Washington

L'escalade des tensions se poursuit. Pékin prévient le gouvernement américain d'une possible course à l'armement entre les deux Corées. Pendant ce temps, Washington renforce sa défense antimissile contre Pyongyang, qui publie le 19 mars une vidéo sur le réseau social YouTube, montrant la Maison-Blanche attaquée, en flammes.

20 mars 2013 - Les États-Unis déploient un bombardier

Washington annonce qu'un bombardier de type B-52, capable de transporter des bombes guidées, a survolé le ciel sud-coréen le 8 mars dernier. La Corée du Nord réplique. Pyongyang menace d'attaquer les bases américaines situées près du Japon et de Guam, si un nouveau bombardier américain survole la péninsule.

28 mars 2013 - Washington déploie ses forces

Les États-Unis ne prennent pas au sérieux la menace de Pyongyang, qui avait dit une semaine plus tôt qu'elle attaquerait des bases américaines si le pays continuait de déployer ses forces dans la péninsule coréenne. Le Pentagone déploie des bombardiers de type B-2, capable de voyager à la vitesse du son et de transporter 18 tonnes d'armements.

29 mars 2013 - Des photos menaçantes

Pyongyang donne la réplique aux États-Unis, qui a déployé des bombardiers malgré les menaces. L'agence de presse officielle KCNA publie deux photos. On y voit Kim Jung-un en réunion avec des responsables de l'armée nord-coréenne. Derrière le leader, une carte baptisée «Plan de frappes des forces stratégiques sur le continent américain». Le pays dit que la réunion d'urgence a eu lieu dans la nuit du 28 au 29 mars.

30 mars 2013 - L'«état de guerre» est déclaré

C'est confirmé: la Corée du Nord dit que le pays est en «état de guerre» contre son voisin du sud. Si les États-Unis disent prendre la menace au sérieux, la Chine lance à nouveau un appel au calme. Le lendemain, Washington déploie des chasseurs furtifs de type F-22 Raptor en Corée du Sud.