Le numéro un nord-coréen et le premier ministre sud-coréen se sont tour à tour rendus jeudi sur leur frontière maritime commune en mer Jaune où des confrontations meurtrières ont ravivé les tensions entre les deux pays ces dernières années.

Cette ligne de démarcation tracée par l'ONU après la guerre de Corée (1950-1953) est contestée par Pyongyang. En 2010, l'artillerie nord-coréenne avait bombardé l'île de Yeonpyeong, faisant quatre morts, dont deux civils.

Le dirigeant nord-coréen Kim Jong-Un a inspecté jeudi cette unité d'artillerie à l'occasion d'un exercice tactique à tirs réels, selon l'agence officielle KCNA.

«Une guerre moderne est une guerre d'artillerie», a déclaré Kim qui avait désigné cette semaine l'île voisine de Baengnyeong comme première cible en cas de conflit.

Ces derniers jours, la Corée du Nord a brandi la menace d'une «guerre thermonucléaire», averti les États-Unis qu'ils s'exposaient à une «frappe nucléaire préventive» et dénoncé lundi l'armistice de 1953.

Aux sources de ce contexte explosif, le tir réussi en décembre d'une fusée considérée par Séoul et ses alliés comme un missile balistique, suivi d'un troisième essai nucléaire en février puis de nouvelles sanctions votées vendredi par le Conseil de sécurité de l'ONU.

Le premier ministre sud-coréen Chung Hong-Won a de son côté visité l'île de Yeonpyeong en exhortant ses troupes à se tenir prêts dans l'éventualité d'une agression nord-coréenne.

«Vous êtes le rempart protégeant les vies et les biens de la population. A ce titre je vous demande de vous tenir parfaitement prêts (...) à répondre de façon appropriée à toute provocation nord-coréenne», a déclaré Chun, cité par l'agence de presse Yonhap.

Un traité de paix n'a jamais été signé, ce qui signifie que les deux voisins restent techniquement en guerre.