Les avions de chasse de Corée du Nord ont effectué ces derniers jours un nombre «sans précédent» de sorties, a rapporté mercredi la presse sud-coréenne, tandis que Pyongyang poursuivait sa rhétorique belliqueuse après avoir dénoncé l'armistice signé il y a 60 ans.

Le nombre des missions de vol «est à une échelle sans précédent», a déclaré une source militaire de Séoul à l'agence sud-coréenne Yonhap. Les vols effectués au Nord par des avions de combat et des hélicoptères militaires ont totalisé 700 lundi, premier jour des manoeuvres conjointes américano-sud-coréennes au Sud, selon cette source anonyme.

Le ministère sud-coréen de la Défense a refusé de confirmer ces informations, mais répété que Pyongyang effectuait des exercices interarmes avant de lancer des manoeuvres sur l'ensemble du territoire nord-coréen.

Les manoeuvres Séoul-Washington sont en grande partie virtuelles, mais n'en mobilisent pas moins des milliers de soldats, 10 000 Sud-Coréens et 3500 Américains. Les États-Unis, alliés de Séoul, comptent 28 500 soldats dans le sud de la péninsule.

Dans un long communiqué publié par l'agence officielle nord-coréenne KCNA, un porte-parole du ministère des Forces armées a souligné que «l'accord d'armistice n'(était) plus valable» et que la Corée du Nord «n'(était) plus tenue par le respect de la déclaration de non-agression entre le Nord et le Sud».

«Ce qui reste à faire à présent est une action de justice et de représailles sans pitié de l'armée et de la population», a ajouté le porte-parole.

L'accord d'armistice avait mis fin à la Guerre de Corée (1950-1953). Un traité de paix n'a jamais été signé, ce qui signifie que les deux voisins restent techniquement en guerre.

Mais l'ONU et la Corée du Sud ont estimé ces derniers jours que l'armistice était toujours «valable», car ses termes «ne permettent pas à l'une ou à l'autre des parties de s'en libérer de façon unilatérale».

Les experts rappellent en outre que Pyongyang a déclaré nul et non avenu cet armistice à plusieurs reprises ces vingt dernières années.

Enfin, le communiqué du ministère nord-coréen des Forces armées a lancé ses premières attaques verbales envers la nouvelle présidente de Corée du Sud, recourant à une expression sexiste en langue coréenne pour dépeindre Park Geun-Hye comme autoritaire et manipulatrice.

Séoul a par ailleurs indiqué mercredi que le téléphone rouge entre les forces armées des deux frères ennemis continuait de fonctionner. La ligne d'urgence entre les deux gouvernements a, elle, été coupée lundi, Pyongyang ne prenant plus les appels de Séoul.

Depuis plusieurs jours, les tensions sont très vives dans cette partie du monde : Pyongyang a dénoncé l'armistice de 1953, brandi la menace d'une «guerre thermonucléaire» et averti les États-Unis qu'ils s'exposaient à une «frappe nucléaire préventive».