Le Conseil de sécurité de l'ONU devrait adopter jeudi matin une nouvelle série de sanctions, surtout financières, contre la Corée du Nord, en réaction au troisième essai nucléaire mené par Pyongyang le 12 février.

L'ambassadeur russe à l'ONU Vitali Tchourkine a confirmé mercredi devant des journalistes que le vote de la résolution instaurant ces sanctions devait se tenir vers 10 h. Aucun des 15 pays du Conseil n'a demandé de modification majeure au projet de texte proposé par Washington et Pékin, a-t-il précisé.

Ce projet recense toute une série de mesures que les pays de l'ONU seront tenus de prendre afin d'empêcher la Corée du Nord de se procurer la technologie nécessaire au développement de ses programmes nucléaire et balistique. Il s'agit notamment de geler toute relation financière, y compris les transferts de fonds en liquide, si ces transactions risquent de servir les efforts de Pyongyang pour se doter d'armes atomiques et de missiles à longue portée.

Après plusieurs séries de pénalités depuis 2006 - répondant à des essais nucléaires ou à des tirs balistiques nord-coréens - sans effet probant sur le régime stalinien, l'ambition de cette résolution est de tarir les sources de financement des programmes nucléaires et balistiques de Pyongyang, selon des diplomates.

Elle amplifiera également des sanctions existantes, allongeant notamment la liste noire des entreprises et des responsables nord-coréens frappés de gel de leurs avoirs ou d'interdiction de voyager. Les diplomates nord-coréens seront aussi mis sous surveillance.

Selon l'ambassadrice américaine à l'ONU Susan Rice, cette résolution devrait porter à «un niveau supérieur» les pressions exercées sur le régime communiste.

Il aura fallu pour cela vaincre les réticences de Pékin au cours de trois semaines de difficiles négociations américano-chinoises. La Chine a toujours cherché à protéger son allié nord-coréen, arguant des risques d'instabilité à ses frontières si la Corée du Nord s'effondrait sous l'effet des sanctions cumulées.